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époque. Il ne fallait pas songer à installer ces usines à Lyon. Les faubourgs
étaient un emplacement tout indiqué. Mais, fort heureusement pour notre
quartier, la place leur était déjà mesurée à la GuiUotiere : au nord du fau-
bourg les Hospices réservaient leurs terrains aux logements habitables ; sur
la terrasse dominant le faubourg, les fermes, les châteaux, les clos bordant
les routes avec leurs jardins attenants avaient accaparé presque toute la
place. Le seul emplacement disponible était celui du sud : les lônes des
bords du Rhône, la région de Gerland et de Saint-Fons. Terrain très
mauvais mais très bon marché. Là s'installèrent la plupart des petites
usines de l'époque. En 1803, la Vitriolerie dont les bâtiments se voient
encore rue de Marseille ; en 1830, la verrerie de la Mouche ; en 1831, la
cristallerie de la GuiUotiere ; en 1842, la cristallerie du chemin des Culat-
tes et la fabrique de bougies et savons Coignet, route d'Heyrieux et chemin
de Baraban.
      Ainsi ces industries naissantes n'ont pas eu une part considérable dans
le développement topographique de la GuiUotiere, mais elles y ont attiré
toute une population ouvrière de plus en plus nombreuse et pour laquelle les
habitations ont dû se multiplier.
      30 Afflux de la population de Lyon. — Enfin la population de la GuiUo-
tiere s'est accrue d'une autre manière encore pendant la première moitié du
XIXe siècle. A ce moment, Lyon se trouve de plus en plus à l'étroit. Aux
siècles antérieurs, il avait lutté ingénieusement contre ce manque de place,
les maisons s'étaient élevées en hauteur et Lyon connut ainsi les maisons à
nombreux étages bien avant les grandes capitales modernes (1). C'était une
nécessité de sa topographie et de son développement. Mais celui-ci conti-
nuant, un moment vint où l'on ne put faire davantage. Au reste, ces mai-
sons hautes, dans des rues étroites, étaient des habitations fort peu hygiéni-
ques quoique les loyers y fussent généralement assez élevés. Un maire de
Lyon, M. Prunelle, avoue « qu'il faut offrir aux populations nouvelles des
habitations mieux éclairées, plus spacieuses, mieux aérées... Il faut aussi
doter la ville d'abattoirs, d'entrepôts, de promenades indispensables » (2). On
ne peut réaliser ce programme, pense-t-il, qu'à la GuiUotiere et aux Broteaux.

   (1) Voit ce qu' en dit M. A. Kleinclausz, op. cit., page 33.
   (3) Cité par F. Dutacq, l'Extension du cadre administratif de Lyon de 1789 à 1852, article encore inédit.