page suivante »
— 163 — époque. Il ne fallait pas songer à installer ces usines à Lyon. Les faubourgs étaient un emplacement tout indiqué. Mais, fort heureusement pour notre quartier, la place leur était déjà mesurée à la GuiUotiere : au nord du fau- bourg les Hospices réservaient leurs terrains aux logements habitables ; sur la terrasse dominant le faubourg, les fermes, les châteaux, les clos bordant les routes avec leurs jardins attenants avaient accaparé presque toute la place. Le seul emplacement disponible était celui du sud : les lônes des bords du Rhône, la région de Gerland et de Saint-Fons. Terrain très mauvais mais très bon marché. Là s'installèrent la plupart des petites usines de l'époque. En 1803, la Vitriolerie dont les bâtiments se voient encore rue de Marseille ; en 1830, la verrerie de la Mouche ; en 1831, la cristallerie de la GuiUotiere ; en 1842, la cristallerie du chemin des Culat- tes et la fabrique de bougies et savons Coignet, route d'Heyrieux et chemin de Baraban. Ainsi ces industries naissantes n'ont pas eu une part considérable dans le développement topographique de la GuiUotiere, mais elles y ont attiré toute une population ouvrière de plus en plus nombreuse et pour laquelle les habitations ont dû se multiplier. 30 Afflux de la population de Lyon. — Enfin la population de la GuiUo- tiere s'est accrue d'une autre manière encore pendant la première moitié du XIXe siècle. A ce moment, Lyon se trouve de plus en plus à l'étroit. Aux siècles antérieurs, il avait lutté ingénieusement contre ce manque de place, les maisons s'étaient élevées en hauteur et Lyon connut ainsi les maisons à nombreux étages bien avant les grandes capitales modernes (1). C'était une nécessité de sa topographie et de son développement. Mais celui-ci conti- nuant, un moment vint où l'on ne put faire davantage. Au reste, ces mai- sons hautes, dans des rues étroites, étaient des habitations fort peu hygiéni- ques quoique les loyers y fussent généralement assez élevés. Un maire de Lyon, M. Prunelle, avoue « qu'il faut offrir aux populations nouvelles des habitations mieux éclairées, plus spacieuses, mieux aérées... Il faut aussi doter la ville d'abattoirs, d'entrepôts, de promenades indispensables » (2). On ne peut réaliser ce programme, pense-t-il, qu'à la GuiUotiere et aux Broteaux. (1) Voit ce qu' en dit M. A. Kleinclausz, op. cit., page 33. (3) Cité par F. Dutacq, l'Extension du cadre administratif de Lyon de 1789 à 1852, article encore inédit.