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réaction salutaire ; aux infractions, sans nombre déjà, dont elle se rendait
coupable vint s'ajouter la fraude au timbre.
     « Nous dirons avec peine et regret — écrit, en 1847, la rédaction de
Y Annuaire départemental — que la Société des Imprimeurs a rencontré dans
la nature même des choses de décourageants obstacles qui ont, en partie,
paralysé le bien qu'elle se proposait de faire. Ainsi, grâce à de déplorables
abus qu'elle est impuissante à réprimer, cette société voit aujourd'hui
l'honorable profession qu'elle s'efforçait de relever au point de vue moral,
artistique et industriel, elle la voit plus que jamais avilie, dépréciée, réduite
enfin au niveau de l'une des plus misérables professions qui végètent dans
notre ville.
     « Au point de vue moral, le corps des imprimeurs, nous le disons bien
haut, devrait être depuis longtemps, en France, réglementé et soumis à
l'autorité de chambres de discipline légalement armées de tous les pouvoirs
dont usent, dans d'autres corporations, les chambres syndicales, pour faire
respecter la discipline et frapper l'abus et l'immoralité partout où ils se
rencontrent.
      « Sans nous occuper des circonscriptions sur lesquelles ces chambres de
discipline étendraient leur autorité dans le royaume, nous ne parlons ici que
du département du Rhône en particulier, ou de la ville de Lyon dans la-
quelle les imprimeurs sont certes assez nombreux (trop nombreux malheu-
reusement) pour être soumis à une chambre de discipline. Si les impri-
 meurs étaient légalement astreints à cette excellente institution, la société
 des imprimeurs de Lyon n'aurait pas eu à essuyer des refus d'adhésion
dictés par l'esprit d'égoïsme ou autre motif ; et partant, incomplète dès son
origine, elle ne serait point qualifiée peut-être de coterie par certaines gens
à qui elle a pu déplaire.
     « Eh quoi ! une industrie qui dépend du Gouvernement et qui peut
cependant lui être hostile, que notre législation menace à chaque instant,
véritable épée de Damoclès constamment suspendue sur elle ; une profes-
sion qui exige d'autant plus de moralité de la part de ses membres, que leur
   Rev. Lyon.                                                              8