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— ii4 — responsabilité est grande et leur influence souvent dangereuse pour la société, serait-elle, pour longtemps encore, privée de la création si désirable des conseils de discipline ? Le Gouvernement qui trouverait en elle un si puissant auxiliaire de la loi, de l'ordre et de la morale, persistera-t-il à oublier cette institution devenue si urgente ? Avec des chambres de discipline verrait-on, comme aujourd'hui, des misérables, si habiles à échapper aux poursuites du ministère public, frau- der le fisc et fabriquer du faux timbre pour détourner, à l'aide de cet odieux moyen de concurrence, la clientèle du confrère qui respecte la loi et se respecte lui-même ? « Avec des chambres de discipline, l'imprimerie serait-elle tombée dans un état de dégradation tel que le commerce du faux timbre, dans notre ville et ailleurs, est une industrie comme une autre, marchant le front haut ? « Il va sans dire que pour arriver à la répression de cette déplorable pira- terie, le gouvernement ne peut laisser plus longtemps dans l'état d'imper- fection où il se trouve le système actuel du timbre, et surtout du timbre à l'extraordinaire, qu'un apprenti d'imprimerie peut contrefaire par milliers en un seul jour. « Avec des chambres de discipline verrait-on si souvent des imprimeurs sur le banc des assises ou de la police correctionnelle ? Les avertissements salutaires de leur chambre ne leur éviteraient-ils pas la plupart de ces désho- norantes poursuites ? « Avec des chambres de discipline, en un mot, cette industrie ne serait bientôt exercée que par des hommes honorables pour lesquels deviendrait presqu'inutile l'arsenal de la législation touchant l'imprimerie. « Au point de vue artistique et industriel, la création des chambres de discipline concourrait encore, il est vrai, à la régénération de l'imprimerie ; mais elle serait presque nulle, hâtons-nous de le dire, si la législation n'ap- portait un prompt remède à la lèpre qui a rongé et réduit à un état pitoya- ble cette industrie, nous voulons parler de l'augmentation indéfinie du nombre des brevets, et de la non-suppression d'une quantité de brevets