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scellés sont apposés sur ses presses. Quant aux imprimeurs supprimés, ils
reçoivent de leurs confrères brevetés une indemnité de 4.000 francs en
espèces, et ces derniers sont tenus au rachat du matériel des ateliers aban-
donnés.
     Voilà donc l'imprimerie lyonnaise rénovée, protégée par le comte
Portalis qui veut « lui donner une nouvelle existence », avec des hommes
« non seulement intelligents et éclairés, mais probes, observateurs des lois et
dignes à tous égards de la confiance publique ».
      Aux temps troublés qui viennent de finir a succédé une période de
calme et, si je puis dire, de reconstruction, qui va permettre aux institutions
de se ressaisir, et à notre ville de reconquérir sa prospérité perdue. L'Acadé-
mie de Lyon, ressuscitée sous le nom d'Athénée, devient le centre d'un
mouvement de renaissance littéraire et scientifique ; elle commence, en
1804, la publication de ses mémoires. Des Lyonnais notoires, Ballanche,
Ampère, Dugas-Montbel participent à cette tentative de rénovation, et
l'Académie, pleine de sollicitude pour les imprimeurs, s'efforce de dispen-
ser ses faveurs à chacun d'eux avec le plus louable souci d'équité ; ses
annales sont minces encore, mais tous en ont une part. Successivement
Amable Leroy, Ballanche, Rusand, Kindelem, Mistral, Barret, un peu plus
tard Durand et Perrin impriment l'opuscule annuel.La Société d'Agricultu-
re, elle aussi, entreprend en 1806 l'impression de ses Annales, mais, moins
paternelle que la docte et discrète Académie, cette sage personne qui n'a
jamais fait parler d'elle — c'est cette mauvaise langue de Voltaire, je crois,
qui faisait courir ce bruit —, la Société d'Agriculture confie ses annales à
Ballanche, puis, en 1817, à Barret, dont les successeurs n'en seront plus
jamais privés.
     A côté de ces impressions d'une certaine importance, cent petites
publications de caractère moins austère font leur apparition dont quelques
libraires, Chambet à leur tête, font les frais : Almanach des Muses, le Caveau
Lyonnais, les Voyageuses, les « Guides de Lyon », et d'autres.
     Mais c'est peu pour alimenter les presses de dix-huit ateliers, Le droit