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lettres patentes et closes..., il advient souvent que la plus part sont mal
imprimées et ordinairement esgarez sans qu'on en puisse recouvrer audit
Lyon » ; il voudrait, le roi, qu'il fût fait de toutes ces ordonnances « certains
recueilz particulliers selon la diversité des matières, et le corps d'icelles
colliger et réduire en un epithome », car, dit-il, il en est besoin pour être
« iceulx [édits] plus clairement notifiiez à nos dictz subjectz, estrangiers et
autres venans et traficquans en nostredicte ville de Lyon, l'une des princi-
pales villes [du] royaume et frontière a plusieurs pais estrangiers, lesquelz
demeurent et sont ordinairement circonuenuz en l'obseruation d'iceulx
pour l'ignorance et incertitude qu'ilz seront » ; « par le laps de temps, pense
 Charles IX, la mémoire se pert et perist » de tous ces édits et ordonnances,
 « et sont délaissez sans exécution et obseruation effectuelle a nostre grand
préjudice et interest, et du publicq ».
     Pour obvier à aussi fâcheux état de choses, le roi prend une grande ré-
solution ; il fait don d'imprimeur à la ville de Lyon, et, le 10 juin 1568,
nomme « Jehan Saugrain, libraire demeurant audit Lyon », imprimeur du
roi en cette ville, pour que, dorénavant et sa vie durant, il lui soit « loisible
d'imprimer ou de faire imprimer et mectre en lumière tous et chascuns
ecdictz, ordonnances, lettres-patentes, closes, publications, modérations,
limitations et arrestz de [la] Court de Parlement de Paris ».
     Telle fut l'origine, à Lyon, de l'institution de l'« imprimeur du roi ».
      Jean Pillehotte, bien que n'ayant jamais sans doute « possédé une
presse », avait été, « avant et pendant les troubles », investi de la charge
d'imprimeur de la Ville ; quand, en 1594 et dans les conditions que l'on
sait, il fut dépossédé de l'office d'imprimeur du roi et éloigné de Lyon,
cette destitution entraîna, comme de juste, sa déchéance d'imprimeur de la
Ville, puisqu'il s'en allait, et le Consulat pourvut de cette charge Guichard
Julliéron, son confrère ; mais, rentré en grâce après que le roi fût venu
visiter « sa bonne ville, en 1595 », Pillehotte demanda et obtint que son
office lui revînt (Arch. mun., BB 137, f° 43 v°) ;
     En 1600 cependant, le 6 avril, Guichard Julliéron est remis en posses-