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EXCLUSION DANS LK MIDI. 47 amour,et comment un jour il apprit la mort de celle qu'il avait si amoureusement chantée dans ses vers. Nous reproduirons un passage de celte noie. On aime à s'initier aux moindres détails de la vie inlime des hommes de génie. « Laure, dit-il, illustrée par ses propres vérins et longi temps célébrée dans mes vers, parut pour la première fois à mes yeux au premier temps de mon adolescence, l'a» 1327, le 6 du mois d'avril, à la première heure du jour (6 heures du matin) dans l'église de Sainte-Claire d'Avignon ; et dans la' même ville, au même mois d'avril, le même jour 6 et à la même heure, en 1348, cette lumière fut enlevée au monde, lorsque j'étais à Vérone, hélas ! ignorant mon trisle sort! . La malheureuse nouvelle m'en fut apportée par une let- < tre de mon cousin Louis. Elle me trouva à Parme, la même, année, le 19, au matin. Ce corps si chaste et si beau fut dé- posé dans l'église des Frères Mineurs, le soir même du jour de sa mort (1). J'aime à croire que son arae, comme Sénèque le dit de Scipion l'Africain, est retournée au ciel d'où elle était descendue. Je goûte une joie mêlée d'amer- tume à me rappeler toutes ces circonstances, et je les écris sur le livre que j'ai le plus souvent sous les yeux, pour me pénétrer que rien ne doit plus m'êlre cher dans celte courte vie, et qu'il est temps de m'arracher à Babylone, puisque la mort a rompu le nœud le plus puissant de ceux qui me captivaient encore!.... » Il ne faudra pas trop s'élonnersi,au milieu de ces galants sou- venirs d'amour mêlés à des préoccupations auslères, on trouve une invocation du poêle catholique à Sénèque le payen. Cette réminiscence classsique est dans le goût du temps. Et celle communion entre l'aima gentile de Laure et l'ame romaine de Scipion l'Africain est un des traits caractéristiques de la con- fusion des idées au moyen âge, confusion dont les témoigna» (i) On sait que Laure est morte de la peste.