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26 DU MORCELLEMENT. quence nécessaire de cette division parcellaire qui ruine et décompose la petite culture. Un cas choisi entre mille servira à la démonstration de ces effets. Dans une commune de l'arrondissement de Belley, une terre arable de 12 ares a été partagée entre quatre cohéritiers. Avant le partage, cultivée à la charrue, celle terre don- nait annuellement un bon produit. Sa division opérée, il a fallu, pour la desserte de chaque parcelle, un sentier dans toute sa longueur, puis des seuliers ou des haies de sépara- tion qui ont absorbé une partie du fonds. Les produits ont éprouvé une diminution plus considérable, car nous avons remarqué que ces parcelles, à raison sans doute de leur moindre importance, sont mal cultivées et qu'elles ne produi- sent que des herbes ou des légumes d'une mince valeur. L'une d'elles était dans un état inculte. Voilà un type du mor- cellement et de ses effets. Ceux qui observent les annonces judiciaires des expropria- lions forcées ont remarqué le grand nombre de petites par- celles qui figurent dans ces ventes. On a lu dans les journaux, il y a quelques années, l'an- nonce d'une expropriation dans le département du Puy-de- Dôme comprenant uue certaine quantité de parcelles, parmi lesquelles étaient des terres arables estimées à 4 francs, des prés à 6 francs, des vignes, des bois de cette incroyable va- leur. On comprend très bien que le propriétaire ait été ex- proprié, mais non au profit de ses créanciers, car il est à présumer que les frais ont absorbé les prix 'de vente. Si le morcellement conduit à TexpropriBlion, il est toujours une source abondante de procès. Le nombre des contestations suscitées par la propriété est en raison de sa division ; mais lorsque cette division est excessive, les servitudes multipliées, les contestations de li-