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18                     DU MORCELLEMENT.

    Sans avoir la prétention de résoudre les graves et diffici-
les questions de cette thèse, nous aurons rempli notre but
si nous les posons avec précision et clarté, surtout si nous les
livrons à la discussion publique.
   Avant d'arriver au législateur, ou pour mieux dire, afin
que le législateur en soit plutôt saisi, ces questions doivent être
vulgarisées par la presse ; elles appellent l'examen et les lu-
mières des économistes et des agronomes.
   Quand on étudie cet important intérêt, le morcellement
paraît dominer ces diverses questions, dans ce sens qu'il est
difficile d'indiquer un abus contraire à la prospérité agricole,
sans trouver l'excessive division foncière complice de cet
abus, comme on ne saurait chercher les moyens d'une amé-
lioration, sans la rencontrer comme un obstacle.
   Si ces corrélations sont exactes, ce que nous essayerons
d'établir, le morcellement doit être préalablement discuté
comme question principale. Le moyen d'en arrêter l'ex-
cès pourra paraître grave en ce qu'il toucherait à la législa-
tion, au droit civil et au droit individuel, et qu'il réclamerait
la modification d'une des principales dispositions de nos lois.
Mais c'est, selon nous, dans de telles proportions, que l'exa-
men dissipe cette appréhension. D'ailleurs, cette modifica-
tion sera reconnue indispensable, si le morcellement est
continu, progressif, et si ses effets sont à peu près irrépa-
rables.

                                I.

   Le morcellement est l'excès de la division foncière. Tout
excès est pernicieux alors même que c'est celui d'une bonne
chose.
   Nous sommes partisan, pour la France, d'une grande divi-
sion foncière; et, par une grande division, nous entendons