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                                BIBLIOGRAPHIE                                       603
lacune que nous déplorions est comblée. M. de Milloué nous donne la description
raisonnée des objets qui ornent les salles, emplissent les vitrines, garnissent les
murailles. Pour être plus clair, il a fait précéder ces indications d'un exposé
sommaire des religions de l'extrême Orient, sans lequel bien des choses seraient
inintelligibles. Il y a ajouté encore un index alphabétique des noms des divinités
etdes principaux ternies techniques, avec lequel les recherches deviendront des
plus faciles. Nous devons lui savoir le meilleur gré du monde d'un semblable
travail, accompli uniquement dans un but d'utilité publique.
   Nous espérons vivement que, munie de ce guide très complet, la foule se
pressera désormais plus nombreuse que par le passé au Musée de M. Guimet.
Par le temps dejaponisme qui court, pas un étranger no voudra traverser notre
ville sans aller visiter cette collection unique en son genre où se pressent les
plus admirables spécimens de l'art chinois, japonais et indien. Le Musée dont notro,
généreux compatriote a doté sa ville natale sera ce qu'il mérite d'être, la great
attraction des savants comme des simples touristes. Et à ce légitime succès,
M. de Milloué aura contribué pour sa bonnepart.           C H A R L E S L AVENIR.




     L'ART MODERNE, par J.-K. HUYSMANS. — Paris, Charpentier, éditeur, 13, rue
           de Grenelle-Saint-Germain, 1883. — 1 vol. in-18, prix : 3 fr. 50.

   Sous ce titre, M. Huysmans a réuni les articles qu'il a publiés dans différents
journaux ou revues sur les Salons de 1879 à 1882. Gomme chacun sait, l'auteur
est un des disciples les plus fervents de la nouvelle école. Aussi n'est-ce poin
fans intérêt, quelles que puissent être, du reste, les opinions artistiques de chacun
qu'on assiste à ces éreintements implacables de tout ce qui se rattache aux tradi-
tions adoptées jusqu'à ce jour, et à l'apologie vibrante qu'il fait du petit groupa
indépendant, impressionniste ou intransigeant, comme il vous plaira de l'appeler.
11 y a là une originalité qui étonne si elle ne convainc pas : et il passe à travers ces
pages un souffle de foi ardente qui y répand une extraordinaire animation.
   La langue que parle l'auteur se rapproche beaucoup de celles des frères do
Goncourt. A l'impressionnisme en peinture correspond forcément le naturalisme
en littérature. Ce sera un friand régal pour ceux qui trouvent naturel ce style
et qui l'estiment de beaucoup supérieur au français que parlait M. de Voltaire.
Personnellement je ne suis point de cet avis-là: mais tous les goûts, même les
plus bizarres, sont dans la nature, et il est sage de n'en point disputer.
   On lira ce livre, on le discutera, mais on ne pourra se dispenser d'y recon-
naître delà force et un véritable talent.              CHARLES LAVENIR.



     PAULINE TARDIVAU, étude de la vie de province, par ALBERT DUPUIT. -
                Paris, Charpentier. 18S3. Un vol. in-18, p r i x 3 fr. 50.

  Dans Pauline Tardivau, l'auteur a voulu peindre une petite ville de province,
(3.157 habitants en 1863, le précédent recensement lui en avait accordé 3.151)
absolument éloignée de tout grand centre, réduite à ses seules et- maigres res-
sources. La vie qu'on y mono, les gens qu'on y trouve, une histoire bien trist