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580                       LA REVUE LYONNAISE
   Dans son ouvrage, M. Hennion a déployé de réelles qualités : il nous révèle
un homme de goût, un philologue et un vrai poète. Ce qui nous étonne
surtout, c'est qu'un enfant du nord delà France, — M. Hennion est né à Estaires
(Nord) et habite actuellement Tours, — c'est qu'un enfant du Nord, disons-nous,
ait pu arriver à une pareille connaissance de la langue du Midi. Remarquons
que ce n'est pas tel ou tel dialecte que le traducteur a dû étudier; tous les dia-
lectes d'Oc figurent dans le volume.
   Nous ne voulons pas affirmer que le livre est parfait dans tous ses détails ;
non, telle n'est point notre pensée ; mais il nous semble que dans une œuvre
anssi importante, il est difficile d'atteindre le degré d'exactitude auquel s'est
élevé M. Constant Hennion.
   En tête du bouquet de chaque félibre représenté dans le recueil, se trouve une
courte notice bio-bibliographique des plus intéressantes.
   En résumé, le livre de M. Hennion est une œuvre de valeur et son utilité à la
cause félibresque est incontestable.
   Rappelons en terminant que M. Hennion débutait en 1879 par une traduction
en vers français, de Mirèio ; œuvre remarquable, qui fut couronnée par noire
Société des Félibres de Paris, et à laquelle la presse parisienne prodigua h a
plus grands éloges, jusqu'à qualifier la Mireille française de sœur jumelle de la
Mirèio provençale. Il est regrettable que l'édition ait été tirée à un trop petit
nombre d'exemplaires (100 seulement). Au dire des connaisseurs, la traduction
de M. Hennion est au moins égale en valeur, sinon supérieure, à uae autre tra-
duction de Mirèio, qui a obtenu un très grand succès de librairie.

              ÉTDDES SDR LE F É L I B R I G E , P A R M. P A U L   MARIETON


   L'œuvre de M. Paul Mariéton, que nous avons eue à examiner, se compose d'une
série de brochures dont quatre ont déjà été publiées et portent les titres ci-après ,
   Un félibre Irlandais,W.-C.         Bonaparte-Wyse.
   Un félibre Limousin, Joseph Roux.
   Le félibre Auguste Fourès.
   L'idée latine,— Charles de Tourtoulon.
   L'auteur doit donner prochainement, comme continuation à cette série :
   La Décentralisation littéraire, — de Berlue Pérussis.
   Le félibre Anselme Mathieu.
   La prose dans le félibrige, — Mistral prosateur, etc.
   Chaque brochure ne contient pas simplement la biographie d'un félibre, ainsi
que pourrait le laisser soupçonner le titre, mais l'étude approfondie d'un groupe-
ment littéraire, personnifié par un poète. Dans la brochure consacrée à M. Ch.
de Tourtoulon, par exemple, nous trouvons un court historique de la Société
des langues romanes de Montpellier, ainsi que des renseignements relatifs à la
Cigale et à d'autres Sociétés littéraires méridionales existant à Paris. La réunion
de ces diverses études constituera l'histoire proprement dite du mouvement féli-
bresque contemporain.
   Dès les premières pages, l'on s'aperçoit que l'oeuvre est consciencieusement
écrite, que ce n'est point un vulgaire travail de compilation. On sent que
l'auteur a puisé aux bonnes sources, qu'il possède son sujet et sait le traiter de
main do maître; qu'il connaît à fond les hommes du félibrige cl leur œuvre.