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                SALON DE 1883 — S C U L P T U R E                  537
verture, et l'a coiffé du célèbre mouchoir ; enfin il a donné à son
regard une expression méditative et réfléchie, qui est rendue avec
exactitude, mais qui a l'air d'être en contradiction avec le mouve-
ment des lèvres qui sont fortement serrées et où le sentiment qui
domine semble être la haine. Ce contraste déroute un peu le spec-
tateur. Pour M. Baffier, Marat est-il un monstre? est-il, au con-
traire, un héros, une espèce de missionnaire incompris, un doux et
tendre pasteur abominablement calomnié par l'histoire? On n'en
sait rien. Il y a une faute dans cette obscurité.
   Arrivons aux portraits. Outre les bustes, il y a d'abord un certain
nombre de statues en pied par lesquelles il faut commencer. Nous
avons indiqué le Lafayette en bronze, de M. Hiolle. 11 faut men-
tionner aussi le Camille Desmoulins, de M. Garrier-Belleuse, et
s'arrêter un moment devant le Bailly, de M. Aube, qui est certai-
nement une des bonnes statues du Salon. On ne sait pas toujours
assez ce qu'il faut de talent pour rendre intéressante une œuvre de
 ce genre, où le langage de la physionomie, du geste et de l'attitude
a à lutter contre le ridicule et la laideur antisculpturale du costume.
 Signalons les deux statues du baron Taylor, par M. Jules Thomas
 et par M. Briden; la statue à'Ingres, par M. Oudiné ; la statue co-
lossale de Flandrin, par M. Degeorge, et la statue du général
Faidherbe, par M. Grauk.
    A cette catégorie rattachons encore la Douleur maternelle, de
 M. Lanson. On a le droit de demander davantage à l'auteur de
 Y Age de fer. Joignons-y la Jacqueline Robrins, de M. Lonnier,
 dont nous avons omis de parler plus haut.
    Enfin, pour achever, nous citerons parmi les bustes une tête de
 femme par M. Barrias, le remarquable buste de M. Gaston Leroux ;
 le buste de M. Tirard, par M. Degeorge; le buste de M. Patin,
 par M. Guillaume; le Bara, de M. Paris ; le buste de Chauffour,
 par M. Bartholdi ; une Tête d'éoêque, par M. Garriés, etc.
    Voilà notre courte promenade à travers le Salon terminée.
 Nous avons nécessairement omis bien des ouvrages dont nous au-
 rions voulu parler; mais que le lecteur nous pardonne ; en si peu
 de pages, il est impossible de tout dire.
                                           GUSTAVE G O E P P .