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BIBLIOGRAPHIE 493 Ce n'est pas l'avis de l'auteur Je veux avoir le droit de me plaindre à mon aise Des complications de l'administratif' Et du rôle important qu'on donne au plumitif. (L'Administration, p. 29.) Le morceau est trop long pour pouvoir être cité, mais il pourrait faire pen- dant à une satire restée célèbre de M. de Montherot, l'académicien lyonnais, contre les abus de cette institution encombrante que l'Europe, etc. Prenons l'Amour (p. 37), c'est plus gai, et d'une légèreté charmante et de bon aloi. Jadis l'Amour était léger Il invitait Philis et Rose Les adorait le verre en main Pour courir après autre chose. Plus tard, on fut plus sérieux Il se fit beaucoup d'élégies, Pour de très pâles effigies Qui se balançaient dans les cieux, Aujourd'hui S'il épouse une honnête fille C'est pour payer ses créanciers. Agents de change ou carrossiers Et non pour se mettre en famille. Car l'Amour n'est pas en progrès... Voici, dans le même genre, une pièce choisie, élégante de tournure, de finesse et de grâce ; nos lecteurs ne nous en voudront pas de la mettre entière sous leurs yeux. LES DEMOISELLES Vous qui dormez sur la pervenche Jadis ma verte poésie Et sur la pointe des roseaux, Marchait d'un pas libre et vainqueur, Et qui volez de branche eii branche, S'enivrant dans sa fantaisie De la fleur jaune à la fleur blanche, De l'ardeur qui l'avait saisie, Brillants insectes des ruisseaux ! Et venait enchanter mon coeur. Vous n'accourez pas aux lumières Elle aimait aussi les fontaines, Le soir, comme les papillons, Les prés et les jardins discrets, Mais vous arrivez des premières Les bois où les brises lointaines Le malin, quand sur les rivières M'apportaient des voix incertaines, Le jour descend en longs rayons. El m'emportaient tous mes secrets. Sur vos petites batancedes Mon âme en gerbes d'étincelles Vous vous posez pour un moment. Illuminait mon horizon... Restez, mes belles demoiselles, Mais ces flammes d'or, où sont-elles? Et laissez-moi toucher vos ailes Où sont, hélas ! les demoiselles De la couleur du firmament. Qui volaient dans l'autre saison ! Et maintenant je vous convie, Sylphes des jours étincelants, A venir consoler ma vie... Mais vous volez à faire envie A l'âme qui n'a plus d'élans.