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chanoine régulier et mourut en 1604, âgé de quatre-vingt-quatre
ans, laissant plusieurs ouvrages sur l'histoire de Rome.
   Les auteurs lyonnais ne le citent pas ; mais il est très probable
que pendant ses deux voyages à Rome il se sera arrêté à Lyon,
pour étudier ses monuments comme l'ont fait tant de savants * anti-
quaires étrangers dont j'ai déjà parlé, car Lyon était alors sur le
chemin direct du Nord à Rome.
   Quant au cardinal de Tournon, centième archevêque de Lyon,
je ne le mettrai pas au nombre des antiquaires ; mais il fut le pro-
tecteur des savants, ditMoreri, et avait toujours près de sa personne
ou Lambin ou Muret. Il fut l'un des plus grands hommes de son
 temps. Il fut chargé, entre autres, de traiter de la délivrance de
François Ier après la bataille de Pavie. Le 22 janvier 1537, le roi
remercia très affectueusement le cardinal de Tournon d'avoir
 pu emprunter pour lui aux banquiers de Lyon, une somme de
 40.000 livres a trois pour cent par mois et de s'être fait person-
 nellement sa caution ; les banquiers n'ayant voulu traiter qu'avec
 lui. {Notes et docum., Péricaud, p. 61.)
   Lambin (Denis) était un savant commentateur, professeur de
 grec au Collège de France, et Muret, François, professeur au
 Collège du Cardinal Lemoine, Montaigne fut son élève.




                   CABINET COMPAIN                   (MATHIEU)

                                 -   1600-1675 —


  Compain (Mathieu), né le 9 août 1600 à Lyon, oùilest mort le
12 novembre 1675, appartenait à la compagnie de Jésus, et fut le
fondateur de la bibliothèque, qui existait encore en 1762, dans la
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     Notons aussi que Montaigne -visita Lyon, il nous l'apprend dans le Journal de
son voyage en Italie, mais les lettres et les arts n'y captivèrent pas son attention.
« La ville, dit-il, me plaît beaucoup à la voir. Le vendredi, j'achetai quatre courtaus
(bidets) et un cheval de pas de cinquante écus. Le samedi, jourde (saint Martin) 1581,
j'eus au matin un grand mal d'estomac, et me tins au lit jusques après midy qu'il me
prist un flux de ventre ; je ne dînai point et soupai fort peu. Le mercredi 15 novembre,
je partis de Lyon après diner. » Montaigne a dû conserver un triste souvenir de Lyon.