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468                   LA R E V U E LYONNAISE
furieux, publié par Sulpice Sablon, in-folio. Desgouttes se faisait
appeler Guttanus ou a Gutta et s'était fait connaître par son
« Premier livre de la belle et plaisante histoire de Philandre
 et de Passerose, imprimée par Jean de Tournes ».
    Lyon était, en ce temps-là, le rendez-vous d'un grand nombre
de lettrés qui trouvaient dans ses typographes une complaisance
dont les uns et les autres eurent plus d'une fois à se repentir. Du
nombre des victimes fut le célèbre imprimeur Estienne Dolet,
condamné, comme hérétique, puis pendu à la place Maubert. Son
corps fut ensuite brûlé et ses cendres jetées aux vents.
    Hippolite d'Esté sentant son corps plus usé par le travail que
par les années, se démit de toutes ses fonctions en faveur de son
neveu, Louis d'Esté, qui fut l'héritier de son immense fortune dont
il avait employé une grande partie à encourager les arts. De Thou,
dans son livre LIV, a dit de lui : « Les bâtiments superbes qu'il a
élevés en France, les beaux jardins de Monte-Cavallo et de
Tivoli, qu'il a fait faire avec une dépense vraiment royale, seront à
jamais les monuments de sa magnificence. » (V. la notice sur
 Eippolyte d'Esté, par M. Péricaud, Lyon, 1865, et Y Éloge fu-
 nèbre de ce cardinal, par Morel, son secrétaire, traduit par M. de
 Lagrevol, conseiller, et la Vie de Sébastien Serlio, par M. Léon
 Charvet, Lyon, 1869.
    Il est à regretter que le cardinal n'ait pas songé aussi à doter Lyon
de quelque grand monument, en utilisant les talents de Serlio et de
Philibert de l'Orme, qu'il avait connus à Lyon et à Fontainebleau.
    Notons aussi que, lors de l'entrée de Henri II à Lyon, le 21 sep-
tembre 1548, le cardinal avait fait représenter, dit Brantôme,
(p. 231), « une belle tragi-comédie pour laquelle il dépensa plus
 de 10.000 escus, ayant fait venir à grants coûts et despens les
 plus escellents comédiens et comédiennes d'Italie. »


                       CABINET PARADIN
                          — 1510-1590 —

   Le célèbre Paradin, doyen de Beaujeu, dont 'ai déjà parlé dans
la deuxième partie de ce livre, ne peutpasôtre rangé parmi les pos-