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FĂŠLIBRIGĂ‹ 453
II
Velou, lou grand Soulèu !
Velou, lou Dieu qu'es subre-bèu,
Dardaiant, esbarlugant, fasènt flôri,
Lou Dieu vivent, lou Rèi meravihous de Glôri !
Velaqui que revèn
De l'orro founsour dis aven,
Plan-planet, claramen, superbamen,
E ques'enarco au front dĂ´u firmamen!
Velaqui, dins sa marcho estivalo, festalo,
Précéda di Gansoun, dis Oulour, di Coulour
Rosenco, azurenco, pourpalo;
Qu'escampo Ă i'entour lis amour;
Qu'ilumino l'eigagno e la belour di flour,
E qu'ispiro la joio immourtalo, couralo!
Eilavau, eilamount,
Bandissènt si raioun,
E sis escandihado
Triounflanto, daurado!
Adeja
A trauca,
Goume un Pitoun d'infèr, l'inmènso-Escuresino :
Atouca,
Adeja,
Li pugete li piue, de si man diamanlino,
il
Le voilà , le grand Soleil! —Le voilà , le Dieu superlativement beau,— dardant
ses fiers rayons, éblouissant dans son triomphe! —le Dieu vivant, le Roi étonnant
de gloire! — le voilà qui revient —des profondeurs hideuses des abîmes, — dou-
cement, clairement, à progrès magnifique, —et qui va se fixer aufronl du firmament!
— le voilà , dans sa marche estivale, festale ;— précédé des chansons, des parfums,
des teintes, —roses, azurées, purpurines, — qui prodigue à son entour les amours;
— qui éclaire la rosée et la beauté des fleurs, — et qui inspire l'allégresse éternelle
et vive! — Bien loin, là -bas, bien loin là -haut, — lançant ses rayons, — et ses
éclairs soudains, — triomphants et dorés ! — déjà — il a percé, — comme un
Python infernal, l'immense obscurité : —il a caressé, — déjà , — les pitons et les
pics, de ses mains diamantines, — et les vallées — agréables, — et les lagunes lim-