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                            LE CONGO                             443
humaine. Ces attentats de lèse-humanité seront désormais impos-
sibles, car nous serons là pour les empêcher.
   Enfin, —et c'est par là que je veux terminer, —le christianisme
pourra prendre possession de ces tribus misérables qui depuis long-
temps repoussent ses bienfaits. Il y a bien longtemps que nos mis-
sionnaires sont établis sur la côte, arrêtés aux abords de ces
 contrées, comme Moïse devant la Terre promise. La politique
portugaise les repoussait sous les prétextes les moins plausibles :
le P. Duparquet ne put établir une mission dans la province de
Mossamidès, parce que l'on craignait de voir l'influence française
s'implanter avec lui dans le pays. Aujourd'hui, ces malentendus
et ces préventions n'existent plus, et les Portugais sont les pre-
miers à accueillir maintenant ces intrépides apôtres. Quand le Congo
comptera un certain nombre de chrétiens, il aura fait un grand pas
dans la voie de la civilisation: au contact de ces néophytes, les
populations nègres oublieront leur barbarie primitive. L'éducation
de ces peuples sera lente: toute nation passe nécessairement par
l'enfance et la jeunesse avant d'arriver à la maturité. Les races
hispano-américaines sont un exemple bien frappant de ces transi-
tions nécessaires entre la barbarie native et la civilisation com-
plète. Mais k l'Europe reviendra le mérite d'avoir tendu la main à
ces noirs qui ne peuvent encore s'aider eux-mêmes, d'avoir ouvert
leurs yeux à la lumière, de les avoir initiés au christianisme et
aux destinées glorieuses dont il est la source.

                                            A. L E P I T R E .