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348 LA REVUE LYONNAISE
qui n'en fiait jamais de monter. Il y avait dans l'omnibus un gentil
mami, que portait sa maman, qui n'était rien méchant du tout. Au
moment que nous passions à portée de chez Dailly (vous savez, ce
tanneur qui habite, aux Etroits, la jolie maison italienne que bâtit
Serlio?) voilà le papa qui dit avec inquiétude à la maman : « Je
crois que Pouponnet a fait son boson! » Voyez les injustices de
bas monde, c'étaient les mottes de chez Dailly!
Inutile de s'enfoncer dans l'étymologie, n'est-ce pas? Une seule
remarque : Le suffixe on, qui en français ne signifie communément
pas grand'chose, ni oui ni non ; qui en espagnol et en italien est
augmentatif (one), est, neuf fois sur dix, diminutif dans nos patois :
boson (petit, etc.), fenon (petite femme), newo^(petitsein), clergeon
(petitclerc), chanon,étui(diminut.decAana), corgnolon (diminut.de
corgnôlè), charasson (diminut. à 'escara, échelle), barbichon
petite barbiche), cavon (petite cave), bugnon (petite bugne, au
h'g.), bècasson (petite bécasse), peton (petit pied), un brison (di-
minut. de xmebraise), etc.
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Le restant de mes éeus ! pas besoin de glose. On comprend si
c'est précieux, surtout lorsqu'il n'y en a plus guère. Demandez-le,
hélas ! aux victimes du krach !
Et maintenant prononcez s'il est pays au monde où les femmes
puissent s'entendre dire d'aussi jolies choses qu'entre Saint-Irénée
et Saint-Potbin !
PUITSPELU,
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