Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
      MANUSCRITS DU. TRÉSOR DE L ' É G L I S E DE LYON                                        337
sur leurs genoux un livre et le globe du monde ; une énorme
couronne à fleurons décrit trois lobes au-dessus de leurs têtes.
   Sur plusieurs pages, figuré un écusson d'or, au chevron d'azur,
accompagné de trois raisins de même, tiges et feuilles de sinople,
que nous ne pouvons attribuer. Ces armes étaient portées au dix-
septième siècle, à Lyon, par Nicolas des Vignes, sieur de Perrières,
conseiller du Roi et contrôleur aux gabelles de Mâcon, échevin de
Lyon en 1653-54 (voir Chaussonet). Toutefois l'émail du chevron
du blason de cet échevin, qui est de gueules et non d'azur, et la
date de notre manuscrit, de près d'un siècle antérieure à l'éche-
vinage de Nicolas des Vignes, ne permettent pas dépensera,
cette attribution. Il est plus vraisemblable de rapporter ce blason
à la famille illustre et littéraire des Budé, peut-être au célèbre Guil-
laume-François Budé, mort en 1540, qui portait pour armes :
d'argent, au chevron de gueules, accompagné de trois grappes de
raisin d'azur, pamprées de sinople. On sait que l'argent des vieux
manuscrits a souvent viré à l'or par une sulfurisation super-
ficielle; mais là encore l'émail du chevron n'est pas le même,
et l'attribution n'est que problématique.
   Il est positif que, dès 1576, ce manuscrit appartenait à l'é-
glise de Saint-Nizier de Lyon. Il était devenu la propriété d'un
amateur lyonnais distingué, M. Didier-Petit, dont le cabinet fut
vendu il y a environ quarante ans.
   Nous avons encore examiné une douzaine de manuscrits curieux
et élégants de la dernière période gothique. L'un d'eux appartenait
à la famille de Pontbriand, de la noblesse bretonne, dont les mem-
bres inscrivirent sur ses gardes les événements de leur famille ;
une dame de cette maison promettait, par une note autographe
de 1550 environ, de « poier du vin abondamment a celuy qui luy
rendroit ses heures, » si par aventure elles venoient à se perdre.
   Nous voudrions bien pouvoir donner aussi une idée de quelques
beaux livres' de chœur du dix-septième siècle qui font partie de la
collection ; mais nous devons terminer cette notice, déjà bien
longue. Nous serons heureux si nous avons pu contribuer à
attirer l'attention sur de beaux et curieux manuscrits qui sont
l'une des richesses archéologiques de la seconde ville de France.
                                      GoMTE DE SOUSTRAIT,
                           - ..   M e m b r e é i n é r i ta de l'A c;i ilemi c d c Ly u IL   '   '