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332 LA R E V U E LYONNAISE Une troisième grande composition, commençant le second livre de l'ouvrage et représentant la guérison du serviteur du centurion, et cinquante-deux autres miniatures sont traitées avec le même talent. Il est fâcheux que l'artiste auquel on doit ces belles miniatures n'ait pas signé son œuvre, bien digne de figurer auprès de celle du florentin Attavanti. Moins importants à tous égards que les volumes dont nous venons de parler, cinq manuscrits de la collection, du quinzième siècle et du seizième, méritent toutefois une mention particulière. Le plus ancien est un missel in-quarto, enrichi de quinze miniatures et de riches dentelles d'or, encadrant chacune de ses pages à longues lignes. Un écusson de femme, qui se reproduit plusieurs fois au milieu des encadrements, nous donne l'origine et la date du volume. Cet écusson, parti de cinq points d'or équipolés à quatre d'azur, et de gueules, à trois écus d'or, est celui de Marguerite de Charny, dernier rejeton de sa famille, fille de Geoffroy de Charny, de la maison bourguignonne de Mont-Saint-Jean, et de Jeanne de Vergy, mariée, dans les premières années du quinzième siècle, à Humbert de La Roche, seigneur de Villers-Sexel, d'une illustre famille de la Franche-Comté. Le missel passa depuis, peut-être par héritage, à une famille chevaleresque du Dauphiné,aux Montchenu ; ses feuillets de garde portent la mention de plusieurs naissances de membres de cette famille au seizième siècle. Vient ensuite un charmant livre d'heures petit in-quarto, écrit et peint,en 1464,pour un seigneur auvergnat, Jacques de Langhac, et transmis à l'un de ses descendants, François de Langhac, qui y a inscrit les notes de famille que tous, au seizième siècle, seigneurs ou bourgeois, avaient la pieuse coutume de confier aux feuillets de garde de leurs missels. Dix grandes miniatures et soixante-quatorze petites, toutes d'un joli travail, concourent à l'ornementation de ces heures, écrites sur un vélin très fin. Ce sont d'abord les travaux des mois et les signes du zodiaque, parmi lesquels les gémeaux servant de tenants à l'écu d'or, à trois pals de vair de la maison de Langhac ou Langeac ;