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      MANUSCRITS DU TRESOR DE L'EGLISE DE LYON                329
mier volume d'un superbe exemplaire de la vie de Jésus-Christ,
du père Ludolphe, traduite par Guillaume Le Menand, ouvrage
qui eut un fort grand succès, puisque le Manuel de Brunet ne cite
pas moins de douze de ses éditions imprimées à la fin du quinzième
siècle et aux premières années du seizième, sans compter les édi-
tions de moindre valeur au point de vue typographique.
   Cet exemplaire, écrit et miniature en 1506 pour Philippe de
Gueldres, femme du duc René I er de Lorraine, se compose de deux
volumes, dont le second est, dit-on, en la possession d'un biblio-
phile lorrain. Le manuscrit in-folio, à deux colonnes, commence
par ces mots : « Sensuit le prologue de frère Guillaume Le Me-
nand, de l'ordre des. frères mineurs de lobservance translateur
de ce noble et utile liure nomme le Vita Christi. »
   Puis vient la dédicace suivante à la duchesse de Lorraine :

             Nestoit que aucuns pourroient narrer et dire
             Que flaterie me mouueroit deseripre
             Daucuns viuans plusieurs perfections
             Jeusse eseript sans mille fictions
             Que partie des vertus car du tout
             Suis impuissant pour en venir a bout
             Et de louer la très noble et prudente
             Très vertueuse puissante et excellente
             Haulte princesse, qui ce volume cy
             A fait escripre. Car elle est sans mil cy
             C'est Phelippe de Gheldres très saige dame
             Du très illustre roy de Sicille femme
             Nomme Règne gentil duc de Lorraine
             Vaillant et preux, gouuernant son domaine
             En concorde paix et transquilite
             Quant de narrer la grande quantité
             Des seigneuries dont il est processeur
             Insuffisant seroie ien suis bien seur
             Car cest Hegne qui règne et qui régente
             Tous ses subgectz par vne façon gente
             Duquel le nom excède tous les princes
             De ce climat et barbares provinces
             Par quoy ne puis garder que mon couraige
             Ne declaire lhonner et du mariage
              Du dit Règne et Phelippe qui sont
             Vniz coniontz vng mesme vouloir ont
              Cest Ahraham et Sara ce me semble
              Ou cest Iacob et Racbel mis ensemble
              Car se le prince est en honneur parfait