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           LA VIE INTÉRIEURE
                           AU D I X - S E P T I È M E SIÈCLE



                 — C o n f é r e n c e faite à L y o n , en mars 1883 —




   Ceux d'entre vous qui ont lu l'histoire de l'Église au quatrième
siècle se rappelleront l'étrange contraste qui existait alors au sein
de la société romaine, dans cette ville superbe de Rome, parée des
dépouilles de l'univers et dont la splendeur laissait comme un
eblouissement dans les yeux, dans cette Rome, « enivrée du sang
des martyrs, » mais qui était encore à demi-païenne, ils se rappel-
leront, dis-je, l'étrange contraste qui existait entre les descen-
dants dégénérés du vieux patriciat, devenus chrétiens de nom,
mais restés idolâtres par les mœurs, idolâtres surtout de leurs
personnes, de leurs plaisirs, de leurs richesses, de leur bien-être,
de leur luxe, de leur élégance, de leur vanité, de leur esprit
même, et un petit groupe d'âmes véritablement délicates et chré-
tiennes, avides de silence et de paix, qui, répondant à l'appel
enflammé de saint Jérôme, se dérobèrent au monde sans cesser de
lui appartenir, pour se vouer aux œuvres de miséricorde et de
pénitence, et qui, bientôt, ne se croyant pas assez loin des hommes,
dont elles n'entendaient rien retenir ni rien accepter, s'enfoncèrent
un jour dans la solitude, afin de se donner à Dieu tout entières.
Les noms des Marcella, des Paula, des Eustochia ne sont pas
   AVRIL 1883.   — T. V.                                                  20