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BIBLIOGRAPHIE 297 langues de l'Espagne doit aboutir prochainement à un travail de la plus haute portée sur le théâtre da l'Espagne du dix-neuvième siècle et aune étude définitive, accompagnée de traductions sur le romancier castillan, Antonio de Trueba. Nous souhaitons à M. Albert Savine pour ce dernier ouvrage un succès égal à son Commandeur Mendoza, dont l'éditeur Ghio s'apprête a donner la troisième édition. P. M. GERBET ET SALINIS, 1 vol. in-18 anglais. — Pion, 8, rue Gavancière, Paris. Won, Vitte et Perrussel,3, place Bellecour. Prix, 3 fr. 50. Mgr Ricard poursuit une œuvre qui sera un monument de la vulgarisation his- torique du temps présent. L'école'Menaisienne, en effet, dont il expose les annales, a provoqué, à côté de la révolution romantique et littéraire de 1830, le grand essor religieux et libéral dont l'influence a été si grande sur la seconde génération du siècle. Après Lacordaire, ap:'is Lamennais, voici que Mgr Ricard nous présente ces frères jumeaux de charité, ces deux premiers disciples de l'Ecole : Gerbet et Salinis. « Vivant de la même vie depuis leur séparation d'avec le Maître, a écrit d'eux, M. Em. Georges, s'aimant à la manière de David et do Jonathas d'une amitié forte et pure comme le diamant, tous les deux mêlés aux luttes ardentes de l'époque, tous les deux évêques, ces deux illustres champions du catholicisme étaient bien faits pour se compléter l'un l'autre. » Peu de biographies modernes auront un semblable intérêt. Quand le quatrième et dernier volume : Montalernbert aura paru, nous aurons la physionomie défi- nitive de cette pléiade chrétienne qui avait attiré près d'elle tant de grands esprits d'opinions diverses. Un livre complémentaire serait alors utile, qui ferait mouvoir dans leur milieu si essentiellement moderne et humain, ces poètes chrétiens que leurs tendances libérales rattachaient à l'école de Lamennais : Brizeux, Lapiade, Rio, Alb. de la Ferronays, Jouffroy et leurs amis. Ce serait une suite naturelle aux travaux de Mgr Ricard qui a précisément dépouillé ses héios de cette auréole gothique et légendaire dont leurs détracteurs, ail norn de l'esprit moderne, se plaisaient à les entourer, P. M.