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292 LA R E V U E L Y O N N A I S E l'on s'arrête, on ne saurait méconnaître l'élévation d'idées et de sentiments qui règne dans le livre de M. Rousselot. L'HERITIER DE KERGUIGNON, par M l , , Z. FLEURIOT 1 vol.; prix: 3 fr. —LES ÉPREUVES DÉTIENNE par G. GIRARDIS. 1 vol.; prix : 3 fr. Librairie Ha- chette et G", boulevard Saint-Germain, 79. MUe Zénaïde Fleuriot est véritablement infatigable. Le succès qu'ont obtenu ses précédents romans qui sont aujourd'hui dans toutes les mains, et dont plu- sieurs ont atteint un nombre fort respectable d'éditions; a été la légitime récom- pense d'un talent qui a su toujours demeurer irréprochable. Le nouvel ouvrage que nous signalons aujourd'hui l'Héritier de Kerguignon, est digne de tous points de ses aînés. Le récit simple, familier et une histoire honnête en font une lecture attachante et pleine d'intérêt. Toutes les jeunes filles voudront l'ajoutera leur collection, et il y tiendra dignement sa place entre Ce 'pauvre Vieux et Miss Idéal. Mentionnons aussi un livre dû à un autre auteur, cher, lui aussi, aux abonnés du Journal de la Jeunesse, cette excellente publication de la librairie Hachette, les Epreuves d'Etienne par J. Girardin. Lecteurs et lectrices voudront prendre part aux misères du petit Etienne, et le suivre, à travers les obstacles qu'il rencontre au cours de sa carrière, jusqu'au jour où, les difficultés surmontées, il arrive à conquérir le repos et la tranquillité. Et avec lui, ils pourront répéter, en terminant, le vieux proverbe : Tout est bien qui finit bien. L'ART FRANÇAIS DEPUIS DIX ANS, par HENRI HOUSSAYE, Didier, éditeur, 35, quai des Augustins, Paris. — 1 vol. in-12, prix : 3 tr. 50. L'art français traverse en ce moment une crise dont la critique, sans s'effrayer outre mesure sur ses conséquences, doit étudier les causes et chercher à at- ténuer les effets. Le naturalisme, triomphant dans la littérature avec Emile Zola, envahit l'art. Bafoué dans les toiles de Manet, de Monet et de Gaillebotte, il proteste dans ses expositions indépendantes de la rue Saint-Honoré et de la rue Lepelletier et rentre au Salon des Champs-Elysées, dont le rire et le dédain l'avaient chassé, avec les œuvres moins brutales de Bastien-Lepagc, de Dagnan-. Bouveret, de Duez et de Gervex. Le succès bruyant de ces peintres est moins un danger pour l'artiste formé, éclairé sur la valeur de leur esthétique, par l'étude sévère de la nature et des maîtres, que pour le débutant qu'attire la facilité do leurs procédés, et que gagne définitivement à leur cause l'étonnante soudaineté de leur réputation et de leur fortune. La sculpture, moins sujette à l'engouement et moins exposée au contre-coup des préoccupations ambiantes, plus lente et par conséquent plus réfléchie dans ses moyens d'exécution, est restée plus longtemps fidèle aux saines traditions classiques; le Bâton de vieil- lesse, la Boulangère et Y Affreux gamin du dernier Salon fei aient craindre qu'elle ne se laissât toucher à son tour par l'influence impressionniste. Mais avant que les sculpteurs soient entrés aussi résolument que les peintres