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278                  LA REVUE LYONNAISE
les descendants d'Humbert de Savoie, » sous la domination des
princes de la maison de ce pays qui, encourageant son accroisse-
ment, y transportent de Bagé le siège de la justice et en font leur
capitale d'outre-monts. Leur affection pour Bourg a pour preuves
la concession successive de nouveaux privilèges et le bienveillant
accueil que ces princes font aux plaintes des habitants, sur la
violation de leurs droits, par certains de leurs administrateurs.
(V. les chartes de 1314, 1318, 1329, 1331, 1352, 1378, etc.)
Le règne de la maison de Savoie sur la Bresse s'étend jusqu'en
1536. Bourg la regretta; il avait été enrichi par elle et doté de
nombreux édifices publics. La religion y avait élevé aussi d'impor-
tants monastères. La France s'empara alors de la province ; mais,
en 1559, le traité de Cateau-Cambresis la rend à ses anciens
souverains. En 1600, Henri IV s'en empara, et, depuis lors, elle
resta française.
   Mais, fatalement, ces événements ne purent manquer d'être
 désastreux pour la ville de Bourg. La guerre même la plus juste
 sera toujours un cruel fléau pour les peuples. Le cartulaire de
 Bourg en témoigne aussi hautement. M. Jarrin se complaît à
 raconter toutes les vicissitudes que subit alors sa contrée, et même
jusqu'aux temps contemporains. Parlant des malheurs que Bourg
eut à endurer sous Louis XIV, il dit : « Vous avez vu quelquefois,
à l'orée d'un bois, un taureau passer, stupide, sur une fourmilière.
 La brute ne sait seulement pas qu'elle a écrasé de son sabot le
résultat des labeurs d'un peuple. Pauvre petit peuple ! avec quel
courage, quel entrain, quelle ténacité admirable il se remet à
l'œuvre ! en quelques jours le mal est réparé, la chère cité est
rétablie. L'humble ville de Bourg rudoyée, saignée à blanc,
croulante à demi, a donné ce spectacle touchant plus d'une fois,
jamais plus complètement que quand elle fut délivrée de Louis XIV.»
Les successeurs de ce prince ne trouvent pas grâce non plus devant
M. Jarrin; il ne veut voir dans leurs règnes que le pire de leurs
côtés, et voici l'étrange façon avec laquelle il écrit l'histoire...
Parlant du gouvernement de Louis XV, il dit : « A la prépotence
d'une femme ornée de tous les vices, succède celle d'un vieux prêtre
avare et timide (le cardinal Fleury). Ce dernier mort, le roi ne veut
plus de premier ministre. Mmo de Chateauroux [Cotillon Ier) gou-