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                              LE CONGO                            . 263
  dans les cinq parties du monde, en offrant notre protectorat aux
  nations trop faibles pour se défendre par elles-mêmes, en procu-
  rant des débouchés à nos produits industriels, ou bien en fondant
  des établissements qui doivent être le germe de colonies futures.
  Mais, quelle que soit la pensée qui les anime, ils éveillent nos sym-
  pathies et partent accompagnés de nos vœux : qu'ils réussissent ou
  qu'ils échouent dans leurs projets, ils ne seront jamais oubliés, et
  l'histoire gardera leur mémoire avec un soin jaloux.
     Pour preuve de ce que j'avance, je ne veux citer que le nom de
 M. Savorgnan de Brazza, car ce nom est désormais inséparable de
 l'histoire du Congo. Depuis plus de six mois, les journaux nous
 entretiennent de ses explorations et des magnifiques résultats
 qu'elles ont produits. Peut-être ne sera-t-il pas sans intérêt pour
 les lecteurs de la Revue Lyonnaise de trouver résumés dans ce
 modeste article ce que l'on sait du Congo, de ses principaux explo-
 rateurs, et des intérêts considérables qui nous appellent dans cet
 immense pays.
     Le mot de Congo est une dénomination assez vague qui s'est
 appliquée à des étendues de pays très diverses. Naguère encore,
elle ne désignait guère qu'une bande de territoire possédée par les
Portugais sur le littoral de l'Atlantique, entre l'Ogooué, au nord,
et le Benguela, au sud. Maintenant on appelle Congo tout le pays
arrosé par le fleuve du même nom. Cet immense cours, le même
que le Zaïre, a sa source dans le lac Bang-weolo, nommé aussi
Bemba, vers le 11° de latitude sud et le 27° de longitude est du
méridien de Paris. — C'est à Chitambo, au sud de ce lac, que
Livingstone mourut le 1er mai 1873. — Au sortir du lac Bengweolo,
le fleuve s'appelle d'abord Luapula, et va se jeter dans un autre
lac, le Mueru. Après avoir confondu ses eaux avec celles du lac,
il sort de nouveau sous le nom de Lualawa. Il remonte vers le
nord-ouest, en dessinant une courbe qui traverse deux fois l'Equa-
teur, après avoir atteint au nord comme point extrême le pays
d'Ukéré entre 1° et 2° de latitude nord et vers le 21° de longitude
est de Paris. Il redescend vers lesud-ouest, et se jette dans l'Océan
Atlantique au-dessus du cap Padrâo, vers le 6° de latitude sud et
10° de longitude est de Paris. Ces données ont été empruntées aux
travaux les plus récents et les plus autorisés; cependant je ne