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264                  LA R E V U E LYONNAISE

pourrais répondre de leur complète exactitude, car je ne connais
pas encore de géographe qui ait osé les prendre sous sa responsa-
bilité. Je ne dirai rien des affluents de ce fleuve, qui n'ont pas
encore été suffisamment reconnus, et que les cartes désignent
souvent par des lignes pointées : où les cartographes hésitent, je
pense qu'il me serait téméraire d'affimer.
    Dans cette course à travers l'Afrique centrale et occidentale, le
Congo a parcouru environ 4.800 kilomètres, ce qui nous permet
d'apprécier l'importance de son bassin. Pour en donner une idée
plus complète, il faut dire qu'à ce bassin principal on rattache aussi
les bassins secondaires de la côte, entre l'Ogooué et le Benguela.
Nous avons alors un pays immense, bien peuplé, dont les habitants
 dépassent peut-être le chiffre de 80.000.000 d'hommes. Et cepen-
dant naguère encore nous nous désintéressions de ce pays ; beau-
coup d'entre nous le connaissaient autant que la république
d'Andorre ou celle de Saint-Marin!
    Il y a cependant déjà bien longtemps que le Congo a été visité
 pour la première fois. Peut-être les Carthaginois, dans leurs naviga-
 tions autour de l'Afrique, y avaient-ils abordé, comme ils l'avaient
 fait sur la côté du Sénégal. Peut-être les marins phéniciens en-
 voyés par le roi Néchao pour accomplir le périple de l'Afrique,
 avaient-ils séjourné sur cette côte, en attendant que la saison
 leur permît de reprendre la mer. Peut-être Eudoxe de Cyzique,
  dans ses courses aventureuses, s'y était-il arrêté pour s'y instruire
 de la langue des indigènes et noter les particularités que présen-
  tait le pays. Ce ne sont là que des conjectures. Il est aussi im-
 possible de savoir si les marins dieppois, qui sont allés à la Guinée
 supérieure, ont poussé leurs reconnaissances jusqu'au pays qui nous
 occupe. Ce qui est certain, c'est que le Zaïre fut visité en 1484 par
 des navires portugais, qui, sous la conduite de Diego Câo, allaient
 à la recherche de la route des Indes.
     Quelques années après, les missionnaires arrivaient, puis les
  marchands. Ils se fixèrent d'abord sur la côte, où une colonie por-
  tugaise fut fondée et où les chefs indigènes furent invités à venir
 s'aboucher avec les blancs. Il paraît que le résultat de la première
  entrevue satisfit les naturels, car ils entretinrent des relations
 suivies avec les Portugais, et consentirent sans difficulté àrecon-