page suivante »
252 LA REVUE LYONNAISE M. Gorse a exposé des cèpes étonnants, merveilleux de couleur, Ceux qui en ont ramassé admireront la vérité de cette nature morte. J'ajoute que le tableau est composé avec beaucoup d'art, et que la balle, à elle seule est un chef-d'œuvre, dans son genre. Les armes anciennes de M. Joseph Bail sont enlevées avec une virtuosité remarquable. Vu de loin, ce tableau est surprenant, de près grotesque. Peu importe, l'effet voulu par le peintre est atteint. Ce jeune homme est évidemment en progrès. Je cite en passant M. Goquerel et son Saumon de la Loire, que la Ville a bien voulu acquérir, une bonne aquarelle de Beyle et une autre de M. Catin, pleine de promesses, malgré la raideur au- tomatique des personnages. M. Appian a envoyé deux eaux-fortes et un vaporeux fusain, à cotéduquel on peut encore citer, toutes proportionsgardées, M. Pra- delpour ses Environs de Charenton. M. Reithofer nous donne chaque année un de ces dessins à la plume, véritables merveilles de patience et d'adresse. M. Bégule a un bon vitrail, bien coloré et bien composé. M. de Gravillon voulant figurer une chaise pour être plus sûr du résultat, en a pris une à Bellecour et l'a peinte en blanc. C'est le triomphe du réalisme. M. Danguin expose une très belle gravure, représentant une tête de jeune femme d'après Palme le Vieux. Des qualités du gra- veur je ne dirai rien : tout le monde les apprécie à leur juste va- leur. Mais M. Danguin s'est laissé entraîner par son tempérament d'artiste, et dans son œuvre je ne trouve ni l'impression générale, ni lalbouche,ni les cheveux de l'original. Je voudrais que M. Drevet ne fût pas le collaborateur de la Revue lyonnaise pour dire tout le bien que je pense de ses eaux-fortes si nerveuses et si délicates, d'un trait aussi fin qu'énergique. Et je ne saurais terminer sans remercier l'amateur obligeant dont les précieux conseils ont bien voulu éclairer mon inexpérience. ALPHONSE D ' A S Q .