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                      LE SALON LYONNAIS                          245
elle semble porter le deuil auquel fait allusion son bouquet de
violettes. En outre, son costume se détache mal sur un fond dou-
 teux. Ce sont des portraits comme il n'en faut -pas/Même observa-
 tion pour M. Scohy, dont la peinture est vraiment par trop agréable.
11 y a des cas où la correction est le contraire de l'art. M. Léon
 Giron ne mérite, par contre, que des félicitations. M. Giron n'est
pas un inconnu. Il a entrepris de relever et de reconstituer les
grandes fresques du département de la Haute-Loire, et les lec-
teurs de l'Art peuvent juger de son talent et de ses succès. Le por-
trait qu'il expose est une œuvre excellente, étudiée et réussie.
Tout y est habilement ménagé pour concentrer le regard sur la tête,
éclairée avec beaucoup d'adresse, et se détachant avec une grande
intensité de vie.
    J'ai dit, en commençant, que la peinture de genre était au Salon
la mieux partagée. Ceux qui ont vu Blessée au cœur de M. Car-
pentier ne me démentiront pas. Sur le seuil d'un boudoir, revêtue
d'une toilette charmante, une jeune femme est debout. Elle re-
garde sa jeune rivale, recevant les hommages de celui qui la
trompe. Son beau visage se crispe, ses yeux flamboient d'une colère
farouche, ils se creusent sous l'effort de la douleur; elle souffre,
elle croit qu'elle va mourir, et ne se tient debout qu'avec un effort
surhumain indiqué par la position de sa main. Sa robe est rendue
avec une vigueur étonnante, et la portière est habilement traitée.
If y a beaucoup d'action dans cette scène muette. Toutefois ce
n'est pas blessée au cœur que cette jeune femme apparaît, mais
plutôt dans son amour-propre. Il y a dans ses yeux et sa figure
plus de rage que de chagrin. En outre, le groupe formé par le
volage qui l'oublie et par sa rivale est à peine esquissé dans une
blancheur confuse.
    Le Coup de vent de M. Grobon est du Biard rajeuni et affaibli.
 La poussière que l'orage soulève et qui environne ses personnages
ne suffît pas à expliquer l'indécision du coloris. M. Perret nous
 montre une histoire d'amoureux, Paolo jet Françoise de Rimini
 au village.
               Da questo giorno avanti non legemmo.

   La jolie fillette a moins d'innocence que de curiosité. Je présume