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LA M É D A I L L E DR P H I L I B E R T LE B E A U 211 sindicis quod fierj facient dictam peciam auri donandam et quod sindici solvant *. » C'est un orfèvre, Jean Marende, qui fut chargé de faire cette médaille ; nous en donnerons la preuve plus loin. Nous avons dit, en commençant, que l'auteur de cet ouvrage était inconnu jusqu'à ce jour ; mais, pendant que nous corrigions les épreuves de la présente notice, nous avons reçu de M. A. Armand la deuxième édition de son beau livre sur les médailleurs italiens 2. M. Armand a placé Marende parmi ceux-ci, avec un point de doute, il est vrai 3 . Il nous sera permis de dire que c'est nous qui avons appris à M. Armand, il y a plusieurs années, que la médaille de Philibert le Beau et de Marguerite d'Autriche a été faite par ce médailleur. Nous ajouterons que nous n'avons jamais eu de doute sur la nationalité de Jean Marende : Il était de famille bressane et bressan lui-même. Les Marende dont nous avons trouvé les noms au quatorzième, au quinzième et au seizième siècle étaient nés à Bourg en Bresse ou demeuraient dans cette ville. Marende avait fait, comme on vient de le voir, un premier projet, une maquette, dont une épreuve de plomb («unius pecie de plombo composite ») avait été soumise à l'examen du conseil. Il est à remarquer que Marende avait mis au revers une légende peu différente de celle dont le conseil fit choix. Cette pièce d'essai n'a pas été perdue. Un exemplaire de bronze, qui a fait partie de la collection du prince de Montenuovo, à Vienne, est entré dans le musée d'art et d'industrie de Lyon. C'est très probablement la première ébauche de Jean Marende, 1 Archives de la ville de Bourg, BB 22, folio 141 recto. — C'est dans les délibé- rations du conseil de la ville de Bourg que nous avons pensé qu'il fallait chercher le nom de l'auteur de la médaille; l'événement a répondu à notre attente. M. J. Bros- sard, archiviste du département de l'Ain, qui a fait et publié l'inventaire des ar- chives de Bourg, a bien voulu faire ces investigations à notre demande, et c'est à lui que nous devons la découverte des délibérations du 13 mai et du 18 juillet 1502. Les recherches que nous avons faites nous-même dans les registres des délibérations n'ont ajouté que peu de chose à ce que nous tenions déjà de l'obligeanee de M. Brossard. 2 Les médailleurs italiens des quinzième et seizième siècles, 1883. s T. I, p. 113 et 114.