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208                      LA    REVUE        LYONNAISE

   On a toujours regardé la médaille de Philibert le Beau et de
Marguerite d'Autriche comme faite par une main italienne, mais
on n'a trouvé aucun maître auquel on pût l'attribuer. Elle pré-
sente des singularités qui n'ont pas encore été signalées.
   Il nous a paru que ce charmant monument de l'art des premières
années du seizième siècle avait une valeur assez haute pour justifier
la recherche de son auteur et la description des états divers et si
peu connus sous lesquels on rencontre cette pièce dont la rareté
augmente le prix.
   Disons-le tout de suite :
   Cette médaille est française.
   Nous avons découvert qui l'a modelée et qui l'a coulée.
   Il est très probable qu'elle a été faite pour être émaillée, et que
le plus étrange des changements qu'elle présente dans son dessin
a été voulu.



    Philibert II dit le Beau, huitième duc de Savoie, né le
10 avril 1480, épousa, en secondes noces1, Marguerite d'Autriche,
fille de l'empereur Maximilien, celle qui est devenue célèbre
comme gouvernante des Pays-Bas.
    Le mariage eut lieu, le 26 septembre 1501, à Bruxelles, par
ambassadeurs 8.
    De Bruxelles, Marguerite d'Autriche se rendit, accompagnée
de sa cour et de l'ambassadeur de Savoie, à Romain-Moustier,

Edouard Grand, M DCCC LXXIV, pages 208 et 209). — D'une part, Perréal était,
en mai et en juin 1502, en Italie, auprès du roi; d'autre part, la façon de l'ouvrage
dont nous parlons ne ressemble en rien à celle de la grande médaille de Louis XII
et d'Anne de Bretagne.
   1
     Philibert le Beau avait épousé, en premières noces, le 12 mai 1496, sa cousine
Yolande-Louise de Savoie, décédée, peu de temps après, en 1496 (d'après l'Art de
vérifier les dates, tome III, page 624), ou en 1500 (d'après Guichenon, Histoire
généalogique de la Royale maison de Savoye, M DC LX, tome I, page 583, et
d'après Moréri, Le grand Dictionnaire historique, tome IX, page 195). Il existe
une pièce d'argent frappée, du poids de quatre testons, qui présente, à l'avers, l'effi-
gie de Yolande-Louise. D. G. Promis a décrit celte pièce et en a donné le dessin
dans sou ouvrage : Monete dei reali di Savoia^ M DCCCI XLI, (tome I, pages 161
et 162 ; tome II, tav. XIII, n° 1).
   2
     Le traité de mariage a été publié par Guichenon, dans VHistoire     généalogique
de la Royale maison de Savoye (Livre VI, contenant les preuves, pages 480 et 481).