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192 LA R E V U E LYONNAISE Inutile de dire que l'on a tait salle comble chaque soir, et que le public a vive- ment applaudi l'excellent artiste des Variétés. Ce n'est cependant que dans de courtes scènes sang grande importance et de médiocre valeur, pour la plupart, que nous avons pu entendre M. Dupuis ; mais ce qu'il faut admirer, c'est la finesse, la bonhomnie et surtout la verve de bon aloi de l'interprète, dont le talent fait ainsi oublier les faiblesses du dialogue. Aux Gélestins, on a donné la première du Jour et la Nuit, une des nouvelles partitions de M. Lecoq. Le maestro — c'est le titre actuellement réservé aux com- positeurs d'opérettes — a écrit ce dernier ouvrage avec une correction de formes très estimable, et l'orchestre est traité fort élégamment. Quant aux airs, ils sont suffisamment dansants pour fournir matière à de nombreux quadrilles, et le livret est d'une pauvreté et d'une banalité au-dessous de toute appréciation. Aussi sommes-nous peu étonné de voir le public manifester quelque lassitude de ce genre de représentations, quoique, à vrai dire, l'opérette de M. Lecoq soit encore préférable à la Mascotte. La Société des concerts de musique classique a repris ses matinées toujours si intéressantes et que suit un auditoire d'amateurs trié.sur le volet. A sa dernière séance, la Société a fait entendre le septuor de Saint-Saëns pour trompette, piano, et quatuor, qui a été exécuté, ilya deux ans, au Grand-Théâtre, avec le concours de l'auteur. Ce morceau est moins original que le titre pourrait le faire supposer; la partie de trompette, en effet, est fort restreinte, et se borne, la plupart du temps, à quelques tenues sur la tonique ou la dominante, le rôle principal étant dévolu au piano et aux instruments à archet. Suivant un usage antique et détestable, M. Tamburini a transposé sur un cornet en si bémol la partie écrite pour trompette en mi-bémol ; malgré cela, le septuor a été convena- blement interprété. Au dernier moment, nous apprenons que le conseil municipal vient de voter le rétablissement du grand Opéra ; cette nouvelle sera favorablement accueillie des amateurs qui estiment qu'il y a mieux au théâtre que Peau d'âne ou le Tour du monde. Une indisposition de notre collaborateur ALPHONSE D'ASC nous oblige de retar- der la publication du compte rendu de l'exposition de peinture de la Société des Amis des arts ; mais ce retard,n'en privera pas nos lecteurs et dans notre pro- chain numéro la Revue du Salon sera insérée toute entière. L'administrateur- gérant : F . PITBAT. IMPRIMERIE PITRAT AÎNÉ, R U E G E N T I L . A.