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                 LE COSTUME AU MOYEN AGE                         179
pêche que l'on rencontre quelques détails sur l'habillement rotu
rier, et encore sont-ils bien peu considérables,
   Sans plus nous arrêter à cette omission en quelque sorte forcée,
rendons hommage à la parfaite clarté et à la précision qu'a apportée
M. Demay dans son exposé. Dans les innombrables reproductions
de sceaux dont le texte est, si nous pouvons ainsi parler, tout
constellé, le lecteur a sous les yeux le type fidèle des costumes
aux différentes périodes du moyen âge, accompagné de leur
description. On n'ignore pas, en effet, que les artistes d'alors
possédaient une des qualités les plus précieuses pour l'archéo-
logie: ils reproduisaient avec exactitude, avec réalisme, pourrait-
on dire, les costumes, le mobilier et les accessoires en usage au
moment où ils exécutaient les sceaux.
    Nous signalerons tout particulièrement à l'attention le passage
où M. Demay traite de l'origine des armoiries et celui où il étudie
la genèse de la fleur de lys.
   Il y a dans ce livre une troisième partie qui pourrait passer
pour un hors-d'œuvre, mais qui, pour certains, sera peut-être la
plus intéressante et la plus goûtée : le travail consacré à faire
connaître les éléments particuliers fournis par les sceaux sur
l'iconographie divine. Le lecteur y trouvera, avec leurs repré-
sentations variées, les trois personnes divines, les anges et le
diable, la vierge et les saints. On ne saurait rien imaginer de plus
naïf et parfois de plus singulier que la façon "dont le tailleur de
sceaux a représenté quelques-uns de ces saints personnages :
saint André sur sa croix, saint Antoine avec son compagnon
(sceau de Saint-Antoine de Bailleul, 1484), sainte Catherine dis-
cutant avec deux docteurs, inspirés par un diable qui gesticule
au-dessus de leur tête, saint Gyr et sa mère dans une chaudière
entourée de flammes, saint Eloi, le marteau à la main, ferrant
sur une enclume le pied qu'il vient de couper à un cheval : celui-ci,
placé vis-à -vis, attend qu'on rajuste sa jambe.

                     J'en passe et des meilleurs.

  Pour nous résumer, l'ouvrage de M. Demay est un monument
remarquable, et que les curieux du moyen âge consulteront avec