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           DOCUMENTS INÉDITS
LETTRES DE NATURALITÉ POUR CORNEILLE DE LA HAYE, PEINTRE DU ROI
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    Les lettres de naturalité étaient des actes dressés à la grande
  chancellerie, par lesquels le souverain accordait à un étranger
 les mêmes avantages dont jouissaient les indigènes. Ces instruments
 nommés, jusqu'au quinzième siècle, lettres de bourgeoisie, sont
 en grand nombre au trésor des chartes. Les étrangers les sollici-
 taient principalement pour échapper au droit d'aubaine ; c'est-à-
 dire pour assurer leurs biens à leurs héritiers naturels ou testa-
 mentaires. Le roi les accordait avec ou sans finance, selon le degré
 de faveur qu'il voulait faire à l'impétrant. L'enregistrement à la
 Chambre des comptes était obligatoire, sous peine de nullité. Par
 précaution, on les présentait à l'enregistrement dans les greffes des
 ressorts judiciaires (sénéchaussées, bailliages, prévôtés) où se
 trouvaient les possessions mobilières et foncières.
    Henri II, étant dauphin, avait attaché à sa maison, comme
peintre ordinaire, Claude Corneille, dit de La Haye, parce qu'il
naquit à La Haye (Hollande). Ami et protecteur des arts comme
tous les Valois, ce prince, à son avènement à la couronne, donna
à Corneille le titre fort estimé de peintre ordinaire du roi, et pour
le rapprocher davantage, l'office honorifique de valet de sa
chambre. Puis, sur sa sollicitation, il lui accorda (décembre 1547)
les lettres de naturalité reproduites ci-dessous, avec exemption