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AUGUSTEFOURES 129 •qu'en ces lignes le désÅ“uvrement du chien d'arrêt. « Il se tient, vers autan, au milieu de la vaste terrasse et se repose là de sept mois de chasses, respirant tout doucement ou frémissant d'amour. Sa femelle où est-elle? Sur le champ levé, il s'étire et baille en se léchant le museau. Il grogne un peu, vers le portail se tourne et la cherche des yeux. » Fourés effleure quelquefois de son aile les hauteurs du lyrisme, comme dans le grand Lauraire (le grand laboureur) où l'idée albigeoise réapparaît sous un symbole agreste, et dans cette belle ode à la Suisse où il proclame qu'un peuple armé est toujours libre. Nous devrions citer encore un beau morceau bien mo- derne et bien haut d'idées, le Compnsitou, et celte Croix du Grand-Aiyat, alphabet de l'inondation de Toulouse, suite de quatrains moraux artistiquement frappés et laissant une impression de camée ou de bas-relief.. Mais nous n'en finirions pas avec les citations et les éloges. Auguste Fourès a trente-cinq ans; c'est assez dire qu'il n'yaurapasdeconclusionà cette étude. Depuis tantôt deux ans qu'il a renoncé à la politique, il vit très retiré dans sa bonne ville de Gastelnaudary, fort épris d'art et de musique (son type moderne est Massenet — ne sont-ils pas de même race ?) rêvant beaucoup et composant de préférence des vers languedociens. A l'heure où nous écrivons ces lignes, il fait-appel aux félibres pour un suprême hommage du. Midi à l'Alsace- Lorraine. —• Nous vous l'avions bien dit que Fourès était un vaillant ! PAUL MARIETON. Saint-Christophe-en-Dolaison, 3 février 1883. LES'DOUS V1ELÃÃS Sus un banc vert.de la Terrasso, Dous vielhs caquetoun douçoment ; An la pousso e, dins lhour voux lasso, Trémolo un ancian pessoment. Le pus pichou porto uno roupo, Toussego ambe la gouto al nas, L'autre a la trembleto es'estroupo D'uno capo de ritounas. LES DEUX VIEUX Sur un banc vert de la Terrasse, deux vieux caquettent doucement; ils sont poussifs et, dans leur voix lasse, tremhle un ancien souci. Le plus petit porte une capote, il loussaille, avec ïa roupie au nez, l'autre trem- blotte et s'enveloppe dans une cape de grand curé. FÉVRIER 1883,. - * T. V. 6