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96                        LA REVUE LYONNAISE
cinquantième représentation, en encaissant des recettes déraisonnables, et les
Mousquetaires ne paraissent pas destinés à un moindre succès.
    A voir ainsi chaque soir les Gélestins bondés de spectateurs, on est effrayé du
nombre excessif des amateurs d'opérette : mais ce qui doit consoler les moralistes,
c'est de voir combien peu prêtent quelque attention au spectacle.
    « Vous êtes bien à plaindre, disait-on à Luigini, de faire chaque soir de si
méchante musique. — C'est vrai, répondit l'excellent maestro, mais je l'écoute
si peu... »
    En revanche, les Exilés, et Patrie, de Sardou, n'ont guère rempli les feuilles de
location du Grand-Théâtre, et ce n'est pas dommage. Il serait bien malheureux
pour le public que les directeurs continuassent à faire le maximum, en main-
tenant pendant un mois la même affiche. Ces choses-là ne réussissent qu'aux
Gélestins, et là encore faut-il une Mascottel
    Il y a quelques jours, la Société de la Sainte-Cécile, que dirige M, Reuchsel,
nous conviait à une audition des plus intéressantes.
    La Mer, ode de M. Joncières, figuraitdans le programme et aété exécutée sous
la direction de l'auteur. La meilleure partie de cette symphonie est incontestable-
ment le prélude instrumental, le Calme. Cette partie contient du commencement
à la fin une pédale à la dominante du plus heureux effet. La Tempête obligée
de cette ode descriptive est traitée avec une sage réserve et une louable sobriété.
    On a moins apprécié la Fille de Jaire, de Mrac de Grandval, qui aété trouvée
 un peu longue par quelques-uns.
    En tout cas, l'interprétation a été fort convenable et témoigne des progrès
 incessants delà jeune Société. Ces excellents résultats font le plus grand honneur
 à son habile directeur, M. Reuchsel, dont les tentatives artistiques ne sauraient
 être trop encouragées.
    La Yierge, légende lyrique en quatre parties, de Massenet, sera donnée au
  second concert de la Sainte-Cécile, le 25 février, avec le concours de l'auteur.
    Les rôles seront tenus par Mmes Mauvernay, des B., Guillaume, Lucas, MIIe B.,
 MM. Michel et de Nolly.
     M. Holtzem dirigera les chœurs invisibles, composés d'un groupe d'enfants
 formés exprès pour cette circonstance, par M. Reuchsel. Le nombre total des
  voix sera de 160 et l'orchestre comprendra 70 instrumentistes.
     Vu la dimension de la salle où les concerts ont lieu, le conseil de la Sainte-
  Cécile a décidé de faire une nouvelle émission de cent cartes d'abonnement. On
  pourra s'en procurer chez les marchands de musique.
    On nous annonce la prochaine reprise des séances de la Société de musique
 classique, dont tout le monde a entendu les excellents quatuors, quintettes,
 septuors, etc. Cette nouvelle nous promet quelques agréables matinées pour nos
  dimanches d'hiver.                                                     X.


                                             //' administra    teur - gèr anl :
                                                         F . Pimii.