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80 LA R E V U E LYONNAISE s'évader de Tunis et gagna Marseille et Lyon. « Là seulement, dit Morin, il chercha les moyens de se décharger du fardeau dont il avait chargé son estomac. Gomme la nature ne semblait pas dis- posée à l'en soulager, il craignit pour sa vie et il assembla sur ce sujet la faculté de médecine. Chaque médecin proposa un remède différent et le malade ne sachant lequel préférer, s'abandonna entièrement à la nature et la laissa maîtresse de son sort. Elle agit heureusement et lui rendit d'abord une dizaine de médailles dont il traita avec un curieux de cette ville, avec promesse de lui fournir les cinq autres dès qu'il les aurait en son pouvoir. Le soir même il fut en état d'exécuter le traité. » Ce curieux Lyonnais était Sylvestre Dufour, droguiste, ami de Spon, et ce dernier a rapporté dans le premier volume de ses Voyages, cet incident de la vie de Vaillant. BAUDELOT DE DAIRVAL Né à Paris en 1648, mort en 1722, il est aussi du nombre des étrangers que leurs études littéraires amenèrent à Lyon au dix- septième siècle, et qui visitèrent nos monuments. En 1686, il publia à Paris ses souvenirs de voyages sous le titre : « De Vutilité des voyages et de l'avantage que la recherche des antiquités pro- cure aux scavants, » en deux volumes. On voit à la page 683 du tome II de cet ouvrage que pendant son séjour à Lyon, il visita aussi les cabinets des amateurs, entre autres ceux de Spon, de M. Faure Carrige, de M. Dufour et de M. Colbenschlag. Celui de Spon lui parut le plus important, « il en vaut bien une douzaine d'autres,» dit-il, « Lyon, ajoute-t-il, est tout plein d'habiles curieux. » — L'Académie des inscriptions le compta parmi ses membres et il fut garde du Cabinet des médailles de Madame. l i a publié aussi des dissertations sur les Pierres gravées et sur d'autres sujets.