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               LES CHAMBRES DE MERVEILLES                          69
 l'obligation à MM. de Lavalette qui, curieux de conserver tout ce
 qui peut servir à la gloire de leur patrie, ont dérobé cet ouvrage
 à la poussière et aux vers. » Ce fut Laurent II de Lavalette qui
 commença la riche bibliothèque conservée dans sa famille jusqu'à
 la Révolution qui la dispersa. Il était parent, par sa mère, de
 Pierre Builloud et les héritiers de ce dernier lui cédèrent son
 manuscrit dont le vrai titre est Lugdunum            saeroprophanum
seu de claris, illustribus et notis Lugdunensibus, Forensibus
 et Bellijocentiba's ». Un moment, on eut la pensée de faire
imprimer ce manuscrit, aux frais de la ville, mais le Consulat,
saisi de la proposition, répondit « que ce livre ne pouvait pas être
mis sous presse par les libraires de Lyon et de Paris, vu la diffi-
culté qu'ils ont de débiter leurs livres, en cette saison de guerre ».
Il est à regretter que cette impression n'ait pas eu lieu, car le
manuscrit est d'une écriture désespérante, et on a besoin cependant
de le consulter souvent. Il est conservé maintenant à la Biblio
thèque de Lyon, mais il n'y est arrivé qu'après de nombreuses
vicissitudes dont j'ai parlé déjà dans l'article consacré plus haut
au président Bellièvre. M. Auguste Bernard s'est fait l'historien
de ces vicissitudes dans une notice sur le cabinet Lavalette, en
cinquante-six pages, publiée en 1854.




                    MÉNESTRIER CLAUDE

   Le P. Ménestrier devrait être placé le premier sur la liste des
historiens Lyonnais qui se sont occupés avec le plus de soins et
de succès des antiquités de Lyon. Ce célèbre Jésuite est né à Lyon
le 10 mars 1631, d'une famille originaire de la Franche-Comté.
Le goût de l'antiquité y était inné ; son grand oncle, Claude
Ménestrier, était antiquaire du Pape Urbain VIII. Dès l'âge de quinze
ans, il fut admis au noviciat des Pères Jésuites, et pendant les sept
années de son séjour dans cette maison, il joignit à l'étude du grec
et du latin et à la lecture des anciens auteurs tout ce qui put per-
fectionner ses connaissances dans les belles lettres, celle de
l'histoire, du blason, des devises, des médailles, des inscriptions,