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POÉSIES LA CAILLE D'ALCIBIADE Les cheveux parfumés, la tunique flottante, La bouche rouge encor des baisers de Néra, Comme une courtisane oisive et nonchalante, Le fils de Clinios traversait l'Agora. Il flattait de la main sa caille favorite... Elle s'échappe et vole... Alors, jeunes et vieux, La foule, oubliant tout, se met à la poursuite De l'oiseau, qu'elle rend à son maître joyeux. Seul, un vieillard était resté sous un portique, Debout et s'appuyant à son bâton noueux. Sur ses lèvres errait un sourire ironique... Mais bientôt relevant son front majestueux: « Soldats de Marathon, soldats de Salamine, Dit-il, héros vainqueurs, par Minerve inspirés, Vous qui des demi-dieux tirez votre origine, Reconnaissez ici vos fils dégénérés ! « Malheur, hélas ! malheur à la plèbe frivole, Qui ne s'enflamme plus au cri de liberté, Mais d'un efféminé se faisant une idole, En exalte l'orgueil, fléau de la Cité ! »