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 qu'elle monstrast comme ce méchant Prince se faisoit adorer, après qu'il se
 fut fait appeler Dieu, selon le texte de Suétone, et d'Eusèbe aux Chroni-
 ques, ou il est dit : Primus omnium Domitianus dominum se et Deum appelari
jussit ». Il faut avouer que tout cela manque de clarté. De ce point de vue,
 les Illustres observations antiques ne valent guère mieux, mais dans certains
 passages l'auteur s'y montre spirituel et son esprit primesautier s'y révèle.
 A l'occasion de la lecture de deux épitaphes de Saint-Just et de Saint-
 Irénée, dans lesquelles deux époux affirment avoir vécu sine ullojurgio et
 sine ulla animi laesione, il prétend que de son temps « Von trouveroit peu de
 maris et de femmes qui, sans nul débat ou desplaisir, eussent vescu, l'un XXIIII
 ans, VIII mois et V jours, et Vaultre XV ans, III mois et XV jours ensemble »,
 et, dans son scepticisme, il ajoute : « Par ainsi fault conclure, que, ou les
 maris de ce temps là estaient plus discrets et raisonnables, ou les femmes auoient
 la teste mieux faicte : car d'entrer plus avant en propos, il pourroit estre que
 l'indiscrétion et desloyauté d'aucuns maris me contraindraient de donner contre
  eux la sentence, ayant non seulement ouy dire, mais encore expérimenté, que les
 bons maris font les bonnes femmes ». Ces digressions n'empêchent pas
 Symeoni de parler des médailles qu'il collectionne et recherche partout : à
 Lyon, Jean de Tournes lui a donné une médaille de Trajan, et parmi
 d'autres qu'il a pu acquérir, il apprécie surtout une médaille d'Hebée en
 argent, retirée des sables de la Saône.
      Sur ce coteau de Fourvière où il aimait tant à vivre x , Symeoni a relevé
beaucoup d'inscriptions (quatre-vingt-trois, prétend Monfalcon), il ne les a
publiées, mais elles se trouvent dans le manuscrit qu'il a laissé sur l'Origine
e le antichita diLione et qui est aux Archives nationales à Turin. L'ouvrage
écrit vraisemblablement en 1559 et dédié au duc Emmanuel de Savoie ne
fut pas imprimé du vivant de son auteur. Ce n'est qu'en 1846 qu'il fut
publié par Monfalcon dans la Collection des Bibliophiles Lyonnais 3 , mais
malheureusement d'une façon inexacte et incomplète, d'après la copie



      1. Tant me délecte, dit-il, la mémoire de la grandeur de ceste cité, la plus grande part de laquelle estoit sur
ceste plaine de Forvière, que (sij'avoye ici propre ou plus commode demeurance) je n'en partirois jamais. (Des-
cription de la Limagne d'Auvergne, loc. cit),
     a. Mélanges sur l'Histoire Ancienne de Lyon, Lyon, Imp. de Bajat,. 1846.