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Tabard, qui présidait aux destinées de notre bibliothèque du Collège de la
Trinité, considéra l'offre comme sans intérêt et la fit décliner. Plus tard, en
1830, M. Prunelle, qui sera maire de Lyon, fut chargé par Chaptal, alors
ministre, de choisir dans les bibliothèques de province un certain nombre
d'ouvrages intéressants pour les offrir à la bibliothèque de l'Ecole de Méde-
cine de Montpellier. Prunelle choisit le Lugdunum priscum de C. de Bellièvre
et le manuscrit du Lugdunum sacroprophanum de P. Bullioud, qui sont en-
core à Montpellier, dans la bibliothèque de la Faculté qui n'en a que faire.
J.-B. Monfalcon, avec Breghot du Lut et Péricaud, en a donné une édition,
dans la collection des Bibliophiles Lyonnais1. Le texte commence par ces
mots : Lugdunum patria mea eut vehementer adficior, Lugdunum delicice
meœ, titre et profession de foi, tout ensemble. Les sujets les plus divers
sont traités pêle-mêle, mais tous se rapportent au Lyon antique : origines
de la ville, orthographe de son nom, liste de ses anciens magistrats d'après
les épitaphes, considérations sur ses marchés, son théâtre, ses spectacles,
ses jeux, ses grands édifices, ses fleuves, ses aqueducs, son forum et ses
grands hommes ; l'opuscule se termine par un recueil d'inscriptions lyon-
laises, des extraits de Paradin et de Milieu et par la copie d'une lettre de
requête présentée au roi en 1536, pour obtenir de François I er l'établisse-
ment d'un parlement à Lyon. Cette supplique n'eut d'autre résultat que
d'attirer l'attention royale sur Claude de Bellièvre qui fut nommé procu-
reur général au parlement de Grenoble la même année. Si dans ce petit
recueil il y a bien des puérilités sur l'antiquité de Lyon que Bellièvre fait
remonter à Lugdus, roi des Celtes, qui, suivant Berosus, vivait quelque
2276 ans avant l'ère chrétienne, il y a une dissertation intéressante sur
l'orthographe du mot Lugdunum et surtout des notes curieuses sur les
monuments et les inscriptions antiques de la région lyonnaise.
      Il ne nous semble pas déplacé ici, pour avoir une idée de la mentalité
de Claude de Bellièvre, de citer un passage du Lugdunum priscum, sur
l'enseignement tel qu'il était autrefois pratiqué à Lyon, de vetere schola



    1. Lugdunum priscum, par le président Claude Bellièvre. Lyon, imprimerie de Dumoulin et Ronet,
1846 ; pet. in-16 de 185 p.