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bout de la rue des Farges, mais il n'y rassembla certainement jamais ses
antiques1.
     Son passage au consulat en 1528 fut marqué par un événement parti-
culièrement important pour l'histoire de l'antiquité lyonnaise, celui de la
découverte des tables claudiennes3 « en la Couste St-Sebastien » par un
certain Roland Gribaud. Claude de Bellièvre, qui avait examiné les pré-
cieuses tables de bronze et avait reconnu tout l'intérêt qu'il y avait pour la
Ville à les posséder, laissa croire à Roland Gribaud qu'il désirait les acqué-
rir pour lui-même et les lui acheta, « cinquante huit escuz soleil » 3. Pour
le paiement, la Ville se substitua à son ingénieux conseiller, et l'acquisition
fut définitivement faite au nom de la Communauté. Les tables furent instal-
lées à l'Hôtel de Ville et Bellièvre rédigea pour elles deux projets d'inscrip-
tions qu'il a reproduits dans le Lugdunum priscum et dont le style plein de
grandeur s'accordait fort bien avec le texte latin.
      Claude de Bellièvre travaillait alors à la rédaction de son petit opuscule
intitulé Lugdunum priscum, qui ne fut jamais complètement achevé, et a
conservé la forme de notes personnelles, sans grande cohésion. Guillaume
Paradin en a eu connaissance par Nicolas II de Langes ; plus tard, les Pères
Labbé, Menestrier et de Colonia s'en serviront. Ce manuscrit eut une
odyssée assez mouvementée ; il fut acquis au milieu du xvne siècle par le
bibliophile Laurent Pianello de la Valette, qui posséda aussi le Cartulaire
des franchises municipales de Lyon, dit d'Etienne de Villeneuve, et les
manuscrits de Samuel Guichenon. De là, il passa dans les bibliothèques de
ses héritiers, dont le dernier, le marquis de Maubec, habitait le château de
Thorigny, près de Sens. Pendant la Révolution, la bibliothèque fut confis-
quée au nom de la nation et transportée à Auxerre. Le bibliothécaire
d'Auxerre proposa bien au préfet du Rhône de changer les trois manuscrits
lyonnais contre d'autres livres de la bibliothèque de Lyon, mais le Père


     1. Cette maison actuellement occupe l'emplacement qui se trouve à l'angle de la route de Choulans,
de la rue des Macchabées et de la place du Taurobole.
     Cf. La Tour de Bellièvre, Revue du Lyonnais, 1866, 30 série, tome I, p. 133. Cette tour portait l'écusson
aux armes des Bellièvre, reproduit dans l'Inventaire des titres recueillis par Samuel Guichenon, loc. cit.
     2. J. J. Grisard, Odyssée de la Table de Claude; Lyon, 1896.
     3. Environ 1.980 francs au cours du franc avant 1914.