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— 426 — Florentins, de Lucquois et de Piémontais qui jetaient l'or à poignée, ailleurs que dans leurs bas de laine. M. Albert Baur a admirablement su dégager les grandes lignes morales de la Renaissance lyonnaise quand il dit 1 : « Dans ces marchands, tous d'origine bourgeoise, qui n'ont connu jusque-là que leur métier et qui se sont plu dans une vie humble et paisible, ne connaissant pas d'autres jouissances que le gain et le repos après le travail, éclate enfin la joie de vivre, qu'avait préparée depuis longtemps l'exemple de leurs concitoyens italiens. Ils apprennent enfin à se servir des richesses accumulées, ils com- prennent qu'il y a des jouissances élevées et raffinées qu'ils n'ont pas encore goûtées et qui sont à leur portée ». Dans un milieu aussi bien préparé, il semble naturel que le goût de la curiosité ait naturellement fleuri, que les collectionneurs aient été nom- breux et que de véritables antiquaires aient repris les traditions romaines des grandes époques. Un des rédacteurs du Dictionnaire de Trévoux a défini le mieux du monde le véritable antiquaire. « C'est un homme, dit-il, qui a recherché et étudié les monuments qui nous restent de Vantiquité : comme sont le coutumes des anciens, les vieux livres, les vieilles images, les médailles et géné ralement toutes les pièces curieuses qui nous peuvent donner quelque connais- sance de Vantiquité ». C'est ainsi que furent les érudits lyonnais qui ont instauré à Lyon l'étude de l'archéologie, cette science qui est le propre de la Renaissance et l'assise solide sur laquelle ensuite les artistes ont pu cons- truire les grandes œuvres de leur imagination. Aimables figures que celles de Pierre Sala, Symphorien Champier, Claude de Bellièvre, Guillaume du Choul, Jean Grolier, Paradin, Nicolas de Langes, Balthazard de Villars 2, qui évoluent avec simplicité et gaieté au milieu de cette société galante et polie, où les femmes sont admises et éclairent de leur sourire les austères discussions épigraphiques auxquelles elles sont les premières à s'intéresser. Ils ont obéi à un sentiment de légitime i. A. Baur, Maurice Scève et la Renaissance lyonnaise; Paris, H. Champion, 1906. 3. Cf. Germain de Montauzan, les Premiers évocateurs du Vieux Lyon. Coll. Amis du Vieux Lyon ; Lyon, Cumin et Masson, 1930. L. Niepce, Archéologie Lyonnaise. Les Chambres de Merveilles ou cabinets d'antiquités de Lyon, depuis la Renaissance jusqu'en 1789 ; Lyon, H. Georg.