page suivante »
— 416 — Dans ce concours de physique de Montpellier, Marat fut comme à Lyon le concurrent malheureux de Flaugergues ! * Je n'ai pas retrouvé à Montpellier le manuscrit de Marat, mais il l'a publié in extenso, avec son mémoire de Rouen et ses deux mémoires de Lyon, dans son ouvrage inti- tulé Mémoires académiques (Paris, 1788, pages 151 à 250). Ce mémoire, fort long (que Marat avait peut-être en portefeuille, comme aussi Flaugergues, car il est inconcevable qu'ils aient eu le temps matériel de les préparer et de les rédiger en quelques semaines), porte comme épigraphe ces mots signifi- catifs : Ne semper in verba Magistri, et comme titre : Mémoire sur l'explica- tion de Varc-en-ciel donnée par Newton, envoyé au Concours ouvert par la Société royale des Sciences de Montpellier en octobre 1786. Ainsi donc, à Montpellier comme à Lyon et comme à Paris, Marat éprouva un échec scientifique complet, un échec complètement justifié. De l'exposé des faits que j'ai résumés, comme de la lecture des docu- ments inédits que j'ai reproduits dans les pages précédentes, il résulte clairement : Que Marat, de son propre aveu et de l'aveu de Dom Gourdin, avait bien « fait mettre au concours », par les Académies de Rouen et de Lyon, sinon de Montpellier, les questions d'optique où il prétendait avoir fait des découvertes suffisantes pour renverser la théorie de Newton. Qu'à Lyon en particulier, c'est bien le duc de Villeroy en personne qui a servi les desseins de Marat ; et que très probablement, sinon certainement, c'est ce dernier qui a fourni la médaille d'or de 300 livres, enjeu du concours. Que Lalande et Arago n'ont pas calomnié Marat. Que toutes les assertions d'Arago à l'égard de Marat sont malheureuse- ment et rigoureusement exactes, même la dernière qui refuse à Marat le noble titre de savant qu'il a démérité par ses procédés inconciliables avec ce titre 3 . 1. Il est à remarquer que la commission chargée de juger les concurrents comprenait au moins deux membres hostiles à Marat, l'abbé Bertholon et de Ratte. 2. Marat, en effet, s'est à jamais disqualifié au point de vue scientifique 11° par son truquage du gâteau