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ses Notions élémentaires d'Optique publiées à Paris en 1784) : la lumière est
formée d'une infinité de particules globuleuses, extrêmement rares ou éloi-
gnées les unes des autres (page 6) ; une file de globules lumineux en mouve-
ment se nomme rayon (page 7) ; le fluide de la lumière est extrêmement rare
et disséminé dans toute l'étendue des deux, ses globules se meuvent dans la
direction des rayons d'une multitude innombrable de sphères (page 8) ; « le
prisme ne décompose pas la lumière, qui se réfracte aux surfaces d'une
lentille ou d'un prisme, sans subir aucune décomposition ; elle ne se décom-
pose donc jamais qu'à la circonférence ou à la surface des corps dont elle
passe à certaine distance » (page 24) ; et tandis que les newtoniens comptent
sept couleurs simples ou primitives, les anti-newtoniens n'en reconnais-
sent que trois, le jaune, le rouge et le bleu (page 24), et de quelque ma-
nière que soit formé le spectre, il n'est jamais composé que de ces trois
espèces de rayons hétérogènes également réfrangibles, les quatre autres (orangé,
vert, indigo et violet) n'étant que des mélanges, accidentels et décomposa-
bles, des trois seules couleurs simples (pages 28-29). Et Marat conclut assez
naïvement (page 31) : « A voir la multitude de teintes différentes qui résul-
tent du mélange de ces trois couleurs, qui ne seroit ravi d'admiration ? ».
La Bibliothèque de la Ville de Lyon possède, dans la riche Collection
Marat du «Fonds Lacassagne», un exemplaire précieux et superbe des
Notions élémentaires d'Optique contenant de nombreuses corrections et
annotations autographes que Marat, sans doute en vue de la publication
d'une seconde édition, y avait introduites. Outre les corrections et annota-
tions, écrites sur les pages mêmes de l'opuscule, et accompagnant chaque
mot ou passage raturé, l'exemplaire renferme aussi deux « papillons » dont
je donne les fac-similés ci-contre ; l'un de ces papillons a été fixé par Marat
au moyen de cire rouge à cacheter, au bas de la page 10, l'autre est simple-
ment interfolié entre les pages 42 et 43. (Voir Planche III ci-contre).
La lutte entre Honoré Flaugergues, défenseur des newtoniens, et
Jean-Paul Marat, champion des anti-newtoniens, n'était pas terminée ;
elle reprit bientôt à Montpellier. L'Académie de cette ville, qui ne portait