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- 3 7 8 - La Société Epicurienne de Lyon s'était dissoute vers 1816. Quelques mem- bres de ces deux groupements s'affilièrent au Jeune Caveau Lyonnais qui imprima, en 1820, son premier recueil, daté : « Premier recueil, 1820 ». De tous les membres de la Petite-Table dont nous avons cité les noms, Castel- lan est le seul qui figure, après 1819, dans les volumes collectifs publiés par les sociétés lyonnaises de chansonniers. Si le renseignement donné par Boitel est exact et si les réunions de la Petite-Table cessèrent à la fin de 1819, il semble bien que ses anciens convi- ves aient au moins tenté, trois ans plus tard, de la dresser à nouveau. Parmi les documents conservés par le docteur Pierre Lacour, se trouve un dessin à la plume d'Auguste Jurie qui paraît avoir été un projet de sceau ou de médaille. Il représente une muse caressant d'une main un chien placé à sa droite (et symbolisant la fidélité), tandis que, de l'autre main, elle fait flamber un punch dans un bol posé sur une petite table. On lit, en exergue, Novo. Ardeat. Igné, et, dans le bas : « La Petite Table redressée, Xbre 1822 ». Quoiqu'il en soit, et bien que les frères Arnaud et Jurie aient été punis de leur fidèle attachement à Napoléon, les archives de la police politique lyonnaise ne contiennent aucun document relatif à la Petite-Table, que les fonctionnaires de Louis XVIII semblent avoir ignorée. Le temps, qui calme et assagit les plus enthousiastes, suffit sans doute à la faire disparaître. Ceux des Frères qui habitaient encore Lyon en 1819 — plus vieux de huit années, devenus chefs de famille, magistrats royaux, négo- ciants en vue, membres de l'Académie * ou de la Société littéraire de Lyon 3 — n'avaient plus alors ni le goût ni le loisir de chanter à table Eglé, les Grâces et le Jus de la Tonne. Et si quelques-uns aimaient encore leur Empereur, ils le savaient mourant à 2.000 lieues de la France et n'espéraient plus son retour. Eug. VIAL. 1. Pichard. 3. Pichard, Trolliet, Barre, Jurie, le docteur Janson, Çastellan,