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— 327 — LE PROCÈS DE LA PRIMATIE LYONNAISE SOUS LOUIS XIV COLBERT, ARCHEVEQUE DE ROUEN, CONTRE SAINT-GEORGES, ARCHEVÊQUE DE LYON Le vendredi 12 mai 1702 fut pour Louis XIV une journée bien rem- plie. Nous savons par le Journal * de Dangeau que, ce jour-là , le roi con- sacra sa matinée à entendre, en Conseil, les débats du procès, pendant de- puis plusieurs années entre Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon, et Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen, au sujet de la Primatie de Lyon, dont ce dernier prétendait s'affranchir. Les débats furent continués l'après-midi, et, Dangeau, toujours précis, nous apprend que le roi ne put sortir que vers le soir, « pour aller prendre l'air à Trianon ». Repos assurément bien gagné, car Louis XIV avait eu la patience d'entendre durant cinq heures le rapport de Monsieur de Pont- carré. Après quoi, l'arrêt fut prononcé, et celui-ci, rendu « tout d'une voix », nous disent les Mémoires du temps, donnait gain de cause « au Sieur arche- vêque de Rouen » et déboutait « le Sieur archevêque de Lyon ». Toute la province ecclésiastique de Normandie était ainsi soustraite à 1. Dangeau, Journal, t. 8 a , p. 411. — V. aussi Saint-Simon (éd. Chéruel), t. II, p. 371, et les Mémoires du marquis de Sourches, t. VII, p. 367.