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                                                    LE

  PROCÈS DE LA PRIMATIE LYONNAISE
                                    SOUS LOUIS XIV


                    COLBERT, ARCHEVEQUE DE ROUEN,
        CONTRE SAINT-GEORGES, ARCHEVÊQUE DE LYON


        Le vendredi 12 mai 1702 fut pour Louis XIV une journée bien rem-
plie.
      Nous savons par le Journal * de Dangeau que, ce jour-là, le roi con-
sacra sa matinée à entendre, en Conseil, les débats du procès, pendant de-
puis plusieurs années entre Claude de Saint-Georges, archevêque de Lyon,
et Jacques-Nicolas Colbert, archevêque de Rouen, au sujet de la Primatie
de Lyon, dont ce dernier prétendait s'affranchir.
      Les débats furent continués l'après-midi, et, Dangeau, toujours précis,
nous apprend que le roi ne put sortir que vers le soir, « pour aller prendre
l'air à Trianon ». Repos assurément bien gagné, car Louis XIV avait eu la
patience d'entendre durant cinq heures le rapport de Monsieur de Pont-
carré. Après quoi, l'arrêt fut prononcé, et celui-ci, rendu « tout d'une voix »,
nous disent les Mémoires du temps, donnait gain de cause « au Sieur arche-
vêque de Rouen » et déboutait « le Sieur archevêque de Lyon ».
      Toute la province ecclésiastique de Normandie était ainsi soustraite à

    1. Dangeau, Journal, t. 8 a , p. 411. — V. aussi Saint-Simon (éd. Chéruel), t. II, p. 371, et les Mémoires
du marquis de Sourches, t. VII, p. 367.