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sous quelque prétexte que ce soit, ordonna-t-il à l'impératrice. Je n'admet-
trai aucune excuse. Un misérable l'a épousée avec huit bâtards ; je la
 méprise elle-même plus qu'avant ». Cette implacable excommunication,
charitablement hors d'usage dans les tribunaux ecclésiastiques, eut des
échos et une répercussion sensible à la cour et à la ville ; jamais M me de
Caraman, à Paris comme en Belgique, ne parvint à se délivrer de cet ostra-
cisme humiliant qu'elle lui avait infligé ; même après le décès de M. de Fon-
tenay, le premier et unique légitime époux, quand un mariage religieux,
béni rituellement par un prêtre catholique, eut mis fin à ce que beaucoup
appelaient un concubinage, elle ne cessa d'être tenue à l'écart et Guillau-
me I er , roi des Pays-Bas, qui appelait aux plus hauts emplois le propriétaire
 de Chimay, ne souffrit jamais qu'elle lui fût présentée.
       Toutefois, puisque ces pages sont destinées à un recueil, où les choses
lyonnaises ne laissent aucun lecteur indifférent, pourquoi ne pas les termi-
ner en rappelant un rapprochement familial, qui certes n'avait jamais été
prévu ni par Bonaparte, ni par la pénitente repentante, à laquelle d'Egypte
il avait envoyé par Barras un baiser sur la bouche ?
       Un livre récent, préfacé par M. Frédéric Masson, dont l'épopée napo-
léonienne est le domaine spécial, édité par la petite-fille même de l'auteur,
nous met sous les yeux les confidences intimes d'une Lyonnaise, née entre
les Terreaux et le pont Morand, place Saint-Clair, n° 25, enregistrée à
l'état-civil le 12 novembre 1806 ; la déclaration à l'Hôtel de Ville est signée
 par le père, un agent de change, Henri Alain Pellapra, et par l'aïeul mater-
 nel, Amable Leroy, imprimeur-libraire, place Saint-Jean, n° 26 ; mais par
 les propres aveux imprimés de Mademoiselle Pellapra et tirés de son journal
 intime, nous sommes instruits que ces signatures ne furent que de pure
 formalité et que les origines de la petite nouveau-née avaient une source
 autrement célèbre que celle marquée dans le registre officiel. Le mystère
 cependant, caché aux profanes avec une pudeur jalouse, n'était pas tout à
 fait ignoré ; de méchantes langues avaient murmuré que la recette générale
 de Caen avait été le prix du silence du témoin involontaire le moins disposé
 à se taire ; on trouverait dans une ou deux brochures de l'époque des allu-
 sions assez positives à une nocturne aventure, où la visiteuse bien voilée et
  attendue, dépourvue de monnaie, avait été embarrassée pour solder le fiacre