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      Telle qu'elle est dans sa vétusté abandonnée, avec les énigmes qu'elle vous pose,
elle séduit l'imagination du visiteur, la petite église de Saint-Sorlin. Dans la lumière
douce qui tombe de ses hautes fenêtres, les pauvres bancs, les rares chaises, l'autel
dépouillé semblent des êtres mélancoliques souhaitant qu'un peu de pensée vienne les
réchauffer. Une petite porte délicieusement sculptée, formant la niche baptismale,
semble vous sourire quand on la regarde. Les couleurs vives d'une croix de bois
chargée des attributs de la passion, d'un navire minuscule suspendu dans la nef, de
quelques statuettes dans les chapelles, chantent dans l'ambiance terne.
      Qu'il faudrait peu de choses pour donner à toute cette poésie un peu amère
d'abandon, le charme de la quiétude funéraire, de cette stabilité attendrie que doivent
exhaler les ultimes refuges de l'être humain.

                                                                Paul CUMINAL.