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      Ce ne fut point sans tristesse que nos ancêtres virent s'éloigner le noble cortège
qui emportait vers Annecy la dépouille mortelle de saint François de Sales. Ils consi-
déraient le saint évêque de Genève comme un des leurs et à juste titre. Le christianis-
me ici a toujours eu un cachet un peu austère, on a le culte des vertus solides et l'on
craint ces manisfestations tapageuses qui sans doute frappent le spectateur superficiel
mais lassent vite ceux qui savent que le royaume de Dieu est en dedans de nous. Aussi
l'Eglise de Lyon a toujours reconnu comme son maître celui qui aimait les âmes
viriles et courageuses comme Madame de Chantai ou même Angélique Arnaud ; celui
qui enseignait que la vie dévote est avant tout la pratique intégrale du devoir d'état;
celui enfin qui chantait dans une langue admirable les beautés de l'amour divin et la
nécessité de l'abandon absolu en la providence divine.


                                                             H.   MOLLIÈRE.