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du portail à refends, indiquent que plus tard, au xvie siècle, ce fut là que
demeura ce gouverneur du Lyonnais. Sur la façade intérieure, une voûte
donne accès, de ce portail, à une terrasse surplombant directement la place
de la cathédrale ; de ce côté, un autre écusson, également gravé dans la
pierre, nous apprend que les premiers de Villeroy logèrent dans cette mai-
son, après que Charles de Neuville eût succédé à François de Mandelot.
      A vrai dire, l'hôtel de Bellegrève, tel était son nom, ne fut jamais
qu'une sorte d'habitation de plaisance pour les représentants du roi, dont
la demeure, depuis 1562, se trouvait place du Gouvernement. La mode des
grandes habitations d'été n'était pas encore parvenue jusqu'à notre pro-
vince. Les gens les plus riches de l'époque, comme les Mascrany, les Gondi
et les de Langes se contentaient d'une modeste maison sur un coteau, aussi
proche de la ville que possible. Ce ne fut que plus tard que l'archevêque de
Villeroy construisit son beau château de Neuville-l'Archevêque sur les
bords de la Saône.
      L'hôtel de Bellegrève a servi de résidence à Henri III en 1584 et à
Henri IV en 1595. Il ne reste à l'intérieur aucune trace de ces illustres
visites. Seule, une petite porte, d'une très belle architecture, sur la montée
Saint-Barthélémy, semble devoir évoquer encore la splendeur de ces récep-
tions, malgré la mutilation complète de ses armoiries.
      Détail curieux, Henri III vint à Lyon sur le conseil de ses médecins,
faire une cure de melons et de fruits, accompagné seulement d'une ving-
taine de cavaliers. Pendant son séjour, il donna un bal aux dames de la cité.
Une partie de la suite des souverains était logée dans l'hôtel de Bréda, situé
un peu plus loin, à côté de la petite chapelle actuelle de Sainte-Philomène ;
on raconte que Gabrielle d'Estrées s'y trouvait en 1595 pendant la visite
d'Henri IV.
      Lorsque les gouverneurs eurent abandonné l'hôtel de Bellegrève, il fut
vendu, le 8 avril 1623, pour la somme de 10.000 livres, à une communauté
de religieuses bénédictines établie depuis 1322 dans le Forez, au petit
village de Chazeau, près de Firminy, et demeurée sous la règle de Sainte-
Claire jusqu'en 1507. La prieure, sortie du monastère royal de Saint-Pierre
de Lyon, était alors Françoise d'Amanzé de Chauffailles.
      La maison fut agrandie par la construction du grand bâtiment qui